"Sans un changement immédiat et majeur, nous serons confrontés à un scénario cauchemardesque: une famine s'installera dans de grandes parties du pays. De plus en plus de personnes fuiront vers les pays voisins à la recherche de moyens de subsistance et de sécurité. De plus en plus d'enfants succomberont à la maladie et à la malnutrition", avertit dans un communiqué le Comité permanent interorganisations (IASC) de l'Organisation des Nations unies.
"Malgré les énormes besoins, les travailleurs humanitaires continuent de faire face à des obstructions systématiques et à des refus délibérés d'accès de la part des parties au conflit", indique ce forum de coordination humanitaire.
Depuis avril 2023, le Soudan est le théâtre d'une guerre opposant l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), sous le commandement du général Mohamed Hamdane Daglo.
Le conflit a déjà fait des dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés. Deux millions de personnes ont aussi fui vers les pays voisins.
Selon les agences de l'ONU, 18 millions de personnes souffrent vraiment de la faim et 3,6 millions d'enfants de malnutrition aiguë.
"Des travailleurs humanitaires sont tués, blessés et harcelés, et les fournitures humanitaires sont pillées", déplore encore la plus haute instance de coordination humanitaire du système des Nations unies, qui rassemble 19 organisations, y compris non onusiennes.
Elle appelle à un cessez-le-feu immédiat, à la protection des civils et la fin des violations des droits de l'homme, en sus d'un "accès sans entrave via toutes les routes transfrontalières" pour l'aide humanitaire aux civils.
Elle presse aussi les parties en conflit de "simplifier et accélérer les procédures administratives et bureaucratiques liées à la fourniture de l'aide humanitaire."
"Ces généraux doivent trouver le moyen de résoudre leurs différends autrement que par la violence", a déclaré Jens Laerke, le porte-parole du bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).
L'ONU s'est aussi dite préoccupée par la faible mobilisation des donateurs, n'ayant reçu que 16% des 2,7 milliards de dollars nécessaires pour le Soudan.