Onze miliciens travaillant aux côtés de l'armée nigériane pour combattre les insurgés ont été tués samedi dans le nord-est du pays lorsque leur véhicule a heurté une mine terrestre sur une autoroute près de la frontière avec le Cameroun, ont déclaré deux sources miliciennes à l'AFP.
Les combattants de la milice escortaient un convoi civil de la ville de Gamboru, dans l'État de Borno, vers la capitale régionale Maiduguri lorsque, vers 1230GMT, leur véhicule a roulé sur une mine terrestre soupçonnée d'avoir été posée par les insurgés dans le village de Damno, ont indiqué les deux sources.
"Les pneus arrière du véhicule transportant 13 de nos camarades ont heurté un large nid-de-poule dans lequel une mine terrestre était enfouie et a explosé", a précisé Shehu Mada, un chef de milice anti-insurrectionnelle à Gamboru. "Onze personnes qui se trouvaient dans le véhicule ont été tuées, tandis que deux autres ont été blessées."
Une route commerciale essentielle
Les victimes ont été retirées des débris du véhicule et ramenées à Gamboru pour y être enterrées, a ajouté Usman Hamza, un autre milicien qui a donné le même bilan.
Le conflit entre les militants nigérians a progressivement perdu de son intensité à mesure que l'armée menait des offensives contre les militants.
L'autoroute Gamboru-Maiduguri est une route commerciale stratégique de 140 kilomètres dans la région et constitue un lien important avec le Cameroun voisin.
La route a été rouverte en juillet 2016 après avoir été fermée par l'armée pendant deux ans en raison des attaques incessantes des insurgés.
Attaques sporadiques
Boko Haram et d'autres groupes d'insurgés continuent de tendre des embuscades sporadiques aux convois depuis leurs repaires et de poser des mines terrestres le long de l'autoroute.
En janvier, 17 personnes ont été tuées le long de la route dans deux explosions de mines distinctes qui ont été attribuées aux insurgés. Dix autres personnes ont été tuées par une mine terrestre en avril.
Depuis 2009, le conflit qui déchire le Nigeria a fait 40 000 morts et déplacé environ deux millions de personnes dans le nord-est du pays. Les violences se sont étendues au Niger, au Tchad et au Cameroun voisins.
Les récents coups d'État militaires au Mali, au Niger et au Burkina Faso et le retrait consécutif des troupes françaises et américaines du Sahel, au nord du Nigéria, ont renforcé les craintes d'une instabilité régionale et d'une extension de la violence aux États côtiers d'Afrique de l'Ouest.