Par Firmaın Eric MBADINGA
En Algérie, le ministère de l'Intérieur a recensé le lundi 24 juillet au moins 34 décès, dont dix militaires, et 194 blessés, à cause des fortes chaleur.
En Tunisie les températures sont allées jusqu’à 50 degrés celsius , au Maroc, elles ont atteint les 48 degrés et au Sénégal ou encore au Mali, ces températures sont montées jusqu’à 49 degrés.
Comme dans le reste du monde, ces vagues de chaleur causent de nombreux dégâts tant humains que matériels.
En effet, dans plusieurs pays du monde, y compris Grèce, l’Italie et ’Algérie, ces températures ont causé des morts.
Et pour les experts en environnement, ces conditions climatiques sont tout sauf le fruit du hasard.
Le Dr George Mwaniki, responsable de la qualité de l'air au WRI (World Resources Institute Afrique), explique que la hausse de température constatée depuis la fin juin a pour principale cause l'effet ‘’El Niño’’.
‘’El Niño’’ se produit ''lorsque les eaux de l'océan Pacifique deviennent plus chaudes que la normale et que les vents d'est ralentissent, cela entraîne une hausse des températures dans l'hémisphère nord et une augmentation des précipitations en Amérique du Sud et dans les régions méridionales de l'Afrique'' détaille le Dr Mwaniki.
Selon le membre du World Resources Institute, l’effet ‘’El nino’’ n’est pas fréquent.
Il se produit tous les 3 à 7 ans et cette année l'évènement ‘’El nino’’ devrait être plus sévère que les événements précédents, en raison des changements climatique.
‘’ Nous nous attendons à ce que les vagues de chaleur persistent, la saison des pluies devrait également connaître des tempêtes plus fortes et la période hivernale devrait être beaucoup plus sèche que la normale’’ précise l’expert kényan.
Le Dr George Mwaniki précise qu’en plus d’une chaleur inhabituellement élevée, ces feux de forêt ont été favorisés par des conditions déjà propices.
'' Les incendies sauvages en Afrique du Nord sont pour la plupart le résultat d'une sécheresse et d'un manque d'humidité qui augmentent les risques d'incendie de la végétation''.
''Ce phénomène est assez fréquent pendant les années El nino, qui devrait commencer à s'interrompre vers la fin de l'année. Ces périodes de sécheresse devraient donc durer jusqu'à la fin de l'année ou jusqu'au début de 2024’’ note -t-il.
Afin d’arriver à la fin de ces chaleurs infernales avec le moins de dégâts matérielles et humain possible, HASSAN CHOUAOUTA, expert international en développement stratégique et durable, Président du Centre des Compétences pour le Développement Durable au Maroc, appelle à une mobilisation de la communauté internationale, une solidarité et une assistance financière en faveur des pays touchés, à court terme.
Et aux populations vivant dans les zones ciblées, l’expert international en développement stratégique recommande de ne pas s’exposer à ces chaleurs, particulièrement entre midi et 14h, et les exhorte à moins sortir en journée.
Le Dr George Mwaniki se joint son confrère marocain et encourage, les personnes qui n’ont pas les moyens de s’offrir une climatisation, à pratiquer des activités qui tendent à réduire la température corporelle, comme la natation.
Pour l'avenir, les deux experts en changement climatiques sont presque unanime.
''Ces événements risquent de s'aggraver dans l'avenir : par exemple, huit des années les plus chaudes jamais enregistrées l'ont été depuis 2015, 2016, 2019 et 2020 constituant les trois premières, et 2023 est également en passe d'être l'année la plus chaude jamais enregistrée. Si aucune mesure urgente n'est prise pour ralentir le changement climatique, la situation ne fera qu'empirer'' estime le Dr George Mwaniki.
Afin d’éviter le ''pire'' les experts appellent à une prise de conscience et à l’action.
HASSAN CHOUAOUTA invite à une réaction plus globale des gouvernements face aux changements climatiques. Selon lui, les Etats doivent réduire à 1.5 leur émission de gaz à effet de serre, conformément à l’esprit de l’accord de Paris de 2015 qui stipulait que ''tous les États, et pas seulement les pays développés, s’engagent à diminuer, à plus ou moins long terme, leurs émissions de CO2''.
À l’endroit des populations, HASSAN CHOUAOUTA lqnce un appel à une plus grande implication afin d'éviter tout comportement déclenchant des feux de forêt surtout en période de chaleur.