Le Niger arrête l'envoi de son pétrole brut vers le Bénin /Photo : TRT Afrika

Les autorités nigériennes ont annoncé la fermeture des vannes d'écoulement du pétrole brut nigérien vers le port béninois de Sèmé-Kpodji. Une décision prise quelques jours après l'arrestation par les autorités béninoises de cinq Nigériens qui assistaient à une opération de chargement de pétrole dans ce même port.

"Quel que soit ce que ça va nous coûter, nous allons assumer. On ne peut pas rester assis pendant que notre pétrole est en train d'être volé par d'autres personnes, parce que nous ne sommes pas présents là où il est chargé", a déclaré, jeudi soir le ministre nigérien du pétrole Mahaman Moustapha Barké sur la télévision d'Etat.

Le ministre nigérien s'exprimait depuis les sites de Melek et Koulele où il est allé ordonner la fermeture des vannes.

"Aussi longtemps que le Bénin et la société Wapco ne se seraient pas entendus pour que le Niger puisse assister au chargement et contrôler ce qu'on charge, nous n'acceptons plus d'ouvrir ces vannes", a-t-il ajouté.

Remettant les clés des vannes fermées aux responsables des services de sécurité des deux sites, le ministre a prévenu que "celui qui violera ces consignes doit être prêt à en assumer les plus lourdes conséquences", précisant que la décision de fermer les vannes n'a pas été "prise à la légère".

Les autorités béninoises n'ont pas encore réagi à cette décision.

Relations tendues

Suite à l'arrestation, le 5 juin courant, de cinq de ses ressortissants au port béninois de Sèmé-Kpodji, alors qu'ils assistaient au chargement du pétrole brut sur un navire, le Niger avait menacé d'arrêter l'envoi de son pétrole vers le Bénin.

Selon Niamey, les cinq personnes arrêtées se sont rendus au Bénin à l'invitation de la société chinoise Wapco qui assure l'acheminement du pétrole brut nigérien sur le marché international. Depuis avril dernier, le pétrole brut nigérien a commencé à être vendu sur le marché international à travers le port béninois de Sèmé-Kpodji relié aux sites pétroliers nigériens situés dans la région de Diffa (Est) par un pipeline de 2000 kilomètres.

Les relations entre le Niger et le Bénin sont tendues depuis le coup d'État du 26 juillet dernier, avec la fermeture de la frontière commune entre les deux pays suite aux sanctions de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO).

Accusant le Bénin d'abriter des bases militaires françaises sur son territoire, le Niger a refusé d'ouvrir sa frontière après la levée des sanctions de la CEDEAO. Dans des entretiens accordés à Anadolu, des officiels béninois et français ont nié toute présence des bases militaires françaises au Bénin.

AA