Le Mozambique est à un "moment crucial", affirme dans un entretien à l'AFP le principal opposant Venancio Mondlane qui a appelé jeudi à une grande marche à Maputo, point culminant de semaines de contestations depuis la proclamation de la victoire électorale du parti au pouvoir.
"Je sens qu'il y a une atmosphère révolutionnaire, une atmosphère montrant que nous sommes au bord d'une transition historique et politique unique dans le pays", a ajouté Mondlane, en disant se trouver hors du continent africain pour des raisons de sécurité.
Le Centre mozambicain pour la démocratie et les droits de l'homme a déclaré que 24 personnes avaient été tuées depuis le début des manifestations.
L'Afrique du Sud a temporairement fermé son principal point de passage frontalier avec le Mozambique pour des raisons de sécurité, a déclaré mercredi l'autorité frontalière, alors que les manifestations contre l'élection contestée du mois dernier au Mozambique continuent de s'intensifier.
Les partisans de l'opposition manifestent contre ce qu'ils considèrent comme une élection frauduleuse remportée par le Frelimo, le parti qui gouverne le Mozambique depuis 1975.
La commission électorale a refusé de commenter les allégations de fraude et le Frelimo n'a pas fait de commentaires.
Les manifestations devraient culminer avec une marche sur la capitale Maputo jeudi. Le ministre mozambicain de la défense, Cristovao Chume, a indiqué mardi que l'armée était prête à intervenir et a mis en garde contre les tentatives de prise du pouvoir.
Le ministre de l'intérieur a défendu la réaction de la police, affirmant que les manifestations étaient violentes et que les forces de sécurité étaient obligées de rétablir l'ordre public, ce qui a entraîné des morts.