Avec sa nouvelle constitution, le Mali a renoncé au français, qui était la langue officielle de ce pays d'Afrique de l'Ouest depuis 1960.
Le président Goita a signé le décret de promulgation dans son bureau où trône fièrement un drone turc Bayraktar AKINCI.
L'acte symbolique du président Assimi Goita, qui a exposé le modèle de drone de combat AKINCI de Bayraktar au cours de la cérémonie de signature, a notamment suscité une attention considérable.
Avec la guerre en Ukraine, ce drone tactique est devenu une vedette de l'industrie de défense turque. Depuis, il a été acheté par une dizaine d'armées dans le monde, selon le Military Balance de l'International Institute for Strategic Studies (IISS).
La constitution précédente du Mali était communément appelée la constitution de l'ère coloniale, ce qui souligne l'importance des nouveaux amendements constitutionnels
Cette Constitution avait été soumise à une consultation référendaire le 18 juin dernier et avait été approuvée par les Maliens avec un taux sans appel de 96,91%.
En vertu de la nouvelle constitution adoptée à une écrasante majorité de 96,91 % des voix lors du référendum du 18 juin, le français n'est plus la langue officielle.
Le français sera désormais la langue de travail et les 13 langues nationales parlées dans le pays recevront également le statut de langue officielle.
Environ 70 langues locales sont parlées dans le pays et certaines d'entre elles, dont le bambara, le bobo, le dogon et le minianka, ont obtenu le statut de langue nationale en vertu d'un décret de 1982, rapporte l'agence de presse Anadolu.
Sentiments anti-français
Samedi, le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goita, a mis en vigueur la nouvelle constitution du pays, marquant ainsi le début de la quatrième République dans ce pays d'Afrique de l'Ouest, a déclaré la présidence.
Depuis qu'ils ont pris le pouvoir lors d'un coup d'État en août 2020, les militaires maliens ont affirmé que la constitution serait cruciale pour la reconstruction du pays.
Le Mali a connu deux coups d'État au cours des dernières années, l'un en août 2020 et l'autre en mai 2021.
La junte avait promis d'organiser des élections en février 2022, mais les a ensuite reportées à février 2024.
La décision du Mali d'abandonner le français intervient à un moment où les sentiments anti-français se multiplient dans toute l'Afrique de l'Ouest en raison de l'ingérence militaire et politique perçue de la France.
Les relations entre Paris et la junte militaire au Mali se sont dégradées depuis les coups d'État dans ce pays d'Afrique de l'Ouest.