Le Mali, le Burkina Faso et le Niger vont introduire de nouveaux passeports biométriques dans le cadre de leur retrait de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) au profit d'une nouvelle alliance sahélienne, après la prise de pouvoir par des militaires dans les trois pays, a déclaré dimanche le président de la transition du Mali.
Les trois pays voisins du Sahel, dirigés par une junte, ont annoncé conjointement en janvier qu'ils quitteraient la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), qui compte 15 membres et qui a tenté de les persuader de revenir sur leur décision.
Le Burkina Faso a annoncé au début du mois qu'il mettait en circulation de nouveaux passeports dépourvus du logo de la CEDEAO.
« Dans les prochains jours, un nouveau passeport biométrique de l'AES (Alliance des États du Sahel) sera mis en circulation dans le but d'harmoniser les documents de voyage dans notre espace commun et de faciliter la mobilité de nos citoyens à travers le monde », a annoncé dimanche soir le chef de la junte malienne, Assimi Goita.
Un canal d'information partagé
Il s'est exprimé avant une réunion lundi entre les ministres des affaires étrangères des trois pays, à l'occasion de l'anniversaire de la décision de former leur propre alliance.
M. Goita a également déclaré qu'ils prévoyaient de lancer un canal d'information commun « afin de promouvoir une diffusion harmonieuse de l'information dans nos trois États ».
La CEDEAO a prévenu que le retrait des trois pays compromettrait la liberté de circulation et le marché commun des 400 millions de personnes qui vivent dans l'Union, vieille de 49 ans.
Leur départ intervient alors que leurs armées luttent contre des groupes armés dont les insurrections ont déstabilisé la région au cours de la dernière décennie et menacé de s'étendre aux États côtiers de l'Afrique de l'Ouest.