Le président ghanéen Nana Akufo Akufo-Addo a demandé à la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) de se pencher sur la question des dirigeants qui modifient la constitution de leur pays pour faciliter leur maintien prolongé au pouvoir.
M. Akufo-Addo estime que de telles actions déclenchent la colère de la société et "créent un terrain fertile sur lequel les interventions militaires se nourrissent de manière déloyale".
Le dirigeant ghanéen s'est exprimé vendredi dans la ville de Winneba, dans le sud du Ghana, où se tient la session du parlement de la CEDEAO.
Les législateurs de la CEDEAO se sont réunis sous le thème "Défis liés aux changements anticonstitutionnels de gouvernement et à la limitation des mandats présidentiels en Afrique de l'Ouest - Rôle du Parlement de la CEDEAO".
M. Akufo-Addo estime qu'une discussion sobre sur la limitation des mandats présidentiels permettrait aux citoyens de ne pas "abandonner" la démocratie.
Tentatives infructueuses
M. Akufo-Addo a dénoncé les dirigeants qui ont recours à des "manœuvres juridiques" pour "manipuler les règles constitutionnelles et assujettir les institutions publiques dans le seul but de rester au pouvoir".
Les remarques du dirigeant ghanéen interviennent après que plusieurs dirigeants, au sein de la CEDEAO et en dehors, ont modifié la constitution de leur pays pour leur permettre de se faire réélire sans obstacles juridiques.
Le Gabon, la République centrafricaine, l'Ouganda et la Guinée équatoriale sont quelques-uns des pays dont les dirigeants ont modifié la constitution pour leur permettre de se représenter sans obstacle juridique.
Les chefs d'État de la CEDEAO avaient déjà tenté de limiter les présidents à un maximum de deux mandats, mais la proposition n'a jamais été adoptée. Trois tentatives de ce type ont été rejetées, dont une en 2015.
L'un des rôles clés du Parlement de la CEDEAO est de "promouvoir et défendre les principes des droits de l'homme, de la démocratie, de l'État de droit, de la transparence, de la responsabilité et de la bonne gouvernance".
Le parlement de la CEDEAO compte 115 législateurs issus des 15 États membres.