"Aujourd'hui, à part le Togo qui a accepté de faire le voyage, la CEDEAO n'est malheureusement pas arrivée", a déploré Ali Mahaman Lamine Zeine lors d'une conférence de presse à Niamey, à laquelle participait le ministre togolais des Affaires étrangères Robert Dussey.
"Il y a de la mauvaise foi au sein de cette organisation et probablement des pays qui la soutiennent", a déclaré M. Zeine, tandis que M. Dussey s'est abstenu de tout commentaire.
Le Niger avait espéré avoir l'occasion de discuter de ses divergences avec les autres États membres de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a imposé de lourdes sanctions économiques et financières au Niger depuis le coup d'État militaire de juillet 2023 qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum.
Le Niger a invité des représentants du bloc dans la capitale, mais seul le Togo s'est présenté.
M. Dussey était à Niamey le mois dernier pour discuter de la durée de la transition vers la démocratie et devait revenir avec ses collègues de la CEDEAO, dont son homologue sierra-léonais Timothy Kabba.
"Le Niger a été injustement frappé par des sanctions qui n'ont aucune base légale et a fait tout ce qui était en son pouvoir pour que nous parvenions à un accord. Malheureusement, nous n'en sommes pas encore là", a déclaré M. Zeine.
Depuis le coup d'État, la CEDEAO a insisté sur le fait que Bazoum devait être libéré de sa détention pour que les sanctions soient levées.
Son fils Salem, initialement détenu avec ses parents, a été libéré le 8 janvier et se trouve au Togo, qui a tenté une médiation avec le régime putschiste.
Certains voisins d'Afrique de l'Ouest ont cherché à assouplir progressivement une position initiale très dure à l'égard du Niger.
Le Bénin voisin, notamment, a levé la suspension temporaire des importations de marchandises transitant par le Niger, et le président Patrice Talon a indiqué qu'il souhaitait un rétablissement rapide des relations bilatérales.
Les militaires au pouvoir affirment qu'ils prévoient de rendre le pouvoir à une administration civile au bout de trois ans et ont entamé l'année 2024 en encourageant les pourparlers régionaux avant un dialogue national destiné à définir précisément la longueur du chemin à parcourir pour revenir à la démocratie.