La guerre entre l'Armée soudanaise et le groupe paramilitaire des Forces de Soutien Rapide (FSR) ont laissé une vague de destruction, plus de la moitié de la population a besoin d'aide humanitaire et fait craindre une répétition du conflit communautaire meurtrier qui a eu lieu au Darfour il y a 20 ans.
"Ce qui se passe frise le mal absolu", a déclaré vendredi Clémentine Nkweta-Salami ,la coordinatricehumanitaire des Nations unies dans au Soudan, lors d'une conférence de presse des Nations unies.
Les combats ont éclaté à la mi-avril, lorsque des tensions larvées entre le chef de l'armée, le général Abdel-Fattah Burhan, et le commandant des Forces de Soutien Rapide, le général Mohamed Hamdan Dagalo, ont dégénéré en guerre ouverte.
La coordinatrice humanitaire résidente des Nations unies a décrit une situation ''horrible et sinistre", soulignant une incapacité à raconter "l'horreur de ce qui se passe".
''Les combats se poursuivent malgré la signature par les parties belligérantes d'une déclaration à l'issue des pourparlers de paix de Djedda, en Arabie saoudite, dans laquelle elles s'engagent à protéger les civils et à fournir un accès humanitaire sans entrave aux 25 millions de personnes qui ont besoin d'aide'', a soutenu Clémentine Nkweta-Salami.
''Les généraux belligérants se sont engagés à créer un forum humanitaire, avec la participation des Nations unies", a ajouté Nkweta-Salami.
Selon l'ONU, plus de 70 % des établissements de santé dans les zones de conflit sont hors service, alors que sévissent des épidémies de choléra et de dengue, de paludisme et de rougeole.
Par ailleurs, de nombreux cas de violence contre les civils et de l'extension des combats au grenier à blé du Soudan sont très souvent rapportées.La coordinatrice humanitaire a aussi évoqué des niveaux élevés de malnutrition chez les enfants.
Les Nations unies ciblent environ 12 millions de personnes pour l'aide, soit environ la moitié de celles qui sont dans le besoin. Mais son appel à 2,6 milliards de dollars pour la réponse humanitaire au Soudan en 2023 est à peine financé à plus d'un tiers, de quoi pousser Nkweta-Salami a exhorté les donateurs à fournir des fonds supplémentaires. Elle a souligné que l'accès aux zones de tensions et la protection des civils sont des défis majeurs.