Les chefs d'Etat des pays membres de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) ont décidé de lever une partie des sanctions contre le Niger, a annoncé le président de la Commission de l'organisation régionale samedi à Abuja.
La Cedeao "a décidé de lever avec effet immédiat" certaines des sanctions imposées au Niger depuis la prise du pouvoir à Niamey d'un régime militaire qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum en juillet. Les frontières et l'espace aérien seront notamment rouverts, a précisé Omar Alieu Touray, à l'issue du sommet extraordinaire des chefs d'Etat de la Cedeao.
Les frontières et l'espace aérien nigérien seront rouverts, les transactions financ ières entre les pays de la Cedeao et le Niger de nouveau autorisées, et les avoirs de l'Etat nigérien dégelés, "pour des raisons humanitaires", a précisé Omar Alieu Touray, le président de la Commission de l'organisation régionale samedi à Abuja.
"Des sanctions individuelles et politiques restent en place", a-t-il ajouté sans donner plus de précisions.
Il a également réclamé "la libération immédiate" du président nigérien déchu Mohamed Bazoum, détenu avec son épouse par le régime militaire depuis sept mois.
Le Mali, le Burkina Faso et la Guinée, également dirigés par des régimes militaires et sous le coup de sanctions de la Cedeao, ne sont pas concernés par ces annonces.
"Revoir notre approche"
Les dirigeants de l'Afrique de l'Ouest se sont réunis ce samedi pour discuter des sanctions imposées à Niamey, dans un contexte marqué par le départ du Mali, du Burkina Faso et du Niger.
"Nous devons revoir notre approche quant au retour de l'ordre constitutionnel chez quatre de nos pays membres", avait déclaré en introduction le président nigérian Bola Ahmed Tinubu qui assure la présidence de la Cedeao, en référence au Mali, a u Burkina Faso, au Niger et à la Guinée.
La Cedeao avait d'abord menacé le nouveau régime à Niamey d'une intervention militaire, avant de faire marche arrière.
Mais la mise en garde de la CEDEAO contre une intervention militaire s'est évanouie et Mohamed Bazoum est maintenu en résidence surveillée dans le palais présidentiel de Niamey .
A la veille du sommet, les avocats de Bazoum ont demandé à la CEDEAO d'exiger sa libération.
"Levez toutes les sanctions!"
Quatre des 15 États membres de la CEDEAO ont été frappés par des coups d'État récents : Le Mali, le Burkina Faso, le Niger et la Guinée.
Ils ont été suspendus de l'organisation et ne devaient pas être représentés au sommet.
Les trois premiers ont annoncé leur retrait "définitif" de l'organisation en janvier, mais la CEDEAO a appelé à la "réconciliation" et les a exhortés à revenir.
Leurs nouveaux dirigeants militaires ont accusé la France, ancienne puissance coloniale, d'instrumentaliser la CEDEAO, et les pays ont chassé les ambassadeurs et les forces françaises tout en se tournant politiquement et militairement vers la Russie.
Avant le sommet, le cofondateur de la CEDEAO et ancien chef militaire nigérian, le général Yakubu Gowon, a demandé la "levée de toutes les sanctions imposées au Burkina Faso, à la Guinée, au Mali et au Niger".