Une femme vote lors de l'élection présidentielle et parlementaire dans un bureau de vote à Jamestown, Accra, Ghana, 7 décembre 2024. REUTERS/Zohra Bensemra

Le vice-président et ancien banquier central Mahamudu Bawumia ou l'ex-président issu de l'opposition John Mahama? Le Ghana vote samedi pour une présidentielle, doublée de législatives, qui s'annonce très serrée.

La situation économique du pays a été au coeur des débats de la campagne, le Ghana, premier producteur d'or d'Afrique, sortant lentement d'une crise ayant nécessité un prêt de trois milliards de dollars du Fonds monétaire international (FMI).

Les électeurs doivent désigner un successeur au président Nana Akufo-Addo, qui se retire après les deux mandats autorisés par la l oi, ainsi que le nouveau parlement.

Les bureaux de vote ouverts à 07H00 (locales et GMT) et fermeront à 17H00, avec des résultats attendus d'ici mardi pour la présidentielle.

Dans ce pays considéré comme un modèle de stabilité dans une région secouée par de récents coups d'Etats, les deux principaux partis, le Nouveau parti patriotique (NPP) et le Congrès national démocratique (NDC), ont alterné au pouvoir de manière presque égale depuis 1992.

Avec son slogan de campagne "Break the 8" ("Briser le 8", en référence à la limite de deux mandats de quatre ans du président sortant), le candidat du NPP Mahamudu Bawumia espère offrir à son parti un troisième mandat au pouvoir, ce qui serait sans précédent.

Mahamudu Bawumia, vice-président du Ghana, s'exprime lors du deuxième jour du 3i Africa Fintech Summit à Accra, au Ghana, le mardi 14 mai 2024. Photo : Getty

"Je sais ce que je veux faire dès le premier jour de ma présidence. Donnez-moi la chance de transformer cette nation", a déclaré Bawumia à des milliers de partisans lors d'un dernier meeting de campagne à Accra cette semaine.

Cet ancien vice-gouverneur de la Banque centrale a tenté de se distancier des critiques concernant la gestion de l'économie par Nana Akufo-Addo, même s'il était le chef de son équipe de gestion économique.

Économiste formé au Royaume-Uni, il souligne la nécessité de redresser l'économie et de poursuivre les projets du gouvernement en matière de numérisation, d'éducation gratuite et de programmes de santé.

Une course serrée

Ces derniers mois, l'inflation est passée de 54% à environ 23%, et d'autre indicateurs économiques se sont stabilisés. Mais de nombreux Ghanéens restent préoccupés par le coût de la vie et le chômage.

Les inquiétudes concernant l'économie pourraient faire pencher la balance en faveur de l'opposition et de John Mahama, déjà président de 2012 à 2017 et candidat pour la troisième fois à la présidentielle.

Le candidat du NDC affirme qu'il va "réinitialiser" le Ghana et introduire une "économie de 24 heures", en prolongeant les heures d'ouverture des industries pour créer des emplois et augmenter la production.

John Mahama, chef du parti d'opposition ghanéen National Democratic Congress, s'exprime lors d'une interview à Accra, au Ghana, le jeudi 30 janvier 2020. Photo : Getty

Certains analystes estiment qu'il pourrait tirer avantage du désarroi des électeurs face aux résultats économiques du NPP, mais l'ancien président est également critiqué par ceux qui se souviennent des coupures d'électricité massives pendant son mandat.

Les deux principaux candidats sont originaires du nord du Ghana, traditionnellement bastion du NDC mais aujourd'hui plus fragmenté, ce qui en fait une région clé du vote.

Outre le coût de la vie, les dommages économiques et écologiques causés par l'exploitation illégale de l'or sont également devenus un enjeu électoral majeur. Le gouvernement du président sortant avait promis d'éradiquer ce problème, mais il s'est accru avec la hausse des prix de l'or.

Le Ghana reste par ailleurs, tout comme ses voisins frontaliers, le Bénin, le Togo et la Côte d'Ivoire, confronté à des risques croissants de débordements violents dus au terrorisme au nord du pays, au Burkina Faso et au Niger.

TRT Afrika et agences