L’ancien président de Guinée Moussa Dadis Camara / Photo: Reuters

Le 28 septembre 2009, une foule d’opposants s’était réunie pacifiquement dans le stade de Conakry la capitale de la Guinée. Elle tenait à manifester contre la candidature à l’élection présidentielle du capitaine Moussa Dadis Camara, le chef d’État d’alors.

La manifestation n’est pas allée jusqu’au bout, elle fut réprimée avec violence par les forces de sécurité. D’après le bilan officiel, 156 personnes ont été tuées et 109 femmes abusées.

Le procès de ces crimes ne s’est finalement ouvert en Guinée que 13 ans plus tard, le 13 septembre 2022, à une cadence de trois audiences par semaine.

D’anciens responsables militaires et gouvernementaux de la junte d’alors, le Conseil National pour la Démocratie et le Développement (CNDD) sont poursuivis pour : "avoir ordonné le massacre ou d’y avoir participé et sont poursuivis sur le fondement d’infractions de droit commun (meurtre, assassinat, viol, violence sexuelle notamment), le crime contre l’humanité n’existant pas lors des faits dans la législation guinéenne", rapporte Justice Info de la fondation Hirondelle, une organisation suisse à but non-lucratif qui soutient la diffusion des informations aux populations en temps de crise.

Il a fallu attendre 12 ans

Alors que beaucoup doutaient de la tenue du procès, il a fallu attendre l’arrivée au pouvoir de Mamadou Doumbouya, le 5 septembre 2021, par un putsch contre Apha Condé pour faire bouger les lignes.

Depuis 12 mois, onze accusés sur treize sont jugés. Le général Mamadouba Tota Camara, numéro 2 de la junte d’alors, est décédé, tandis qu’un autre ne s’est pas présenté.

Le dirigeant militaire d’alors, le capitaine Mousssa Dadis Camara comparait aux côtés du ministre de la Sécurité présidentielle, le capitaine Claude Pivi et des principaux dirigeants en poste durant cette période.

En l’absence de preuves matérielles comme les images, les documents administratifs, des autopsies par exemple, les débats sont essentiellement basés sur les déclarations faites soit aux juges d’instruction, soit au tribunal par les accusés, les victimes et les témoins.

Le procès, retransmis sur les chaînes de télévision du pays, se déroule sereinement. Le récit de cette journée du 28 septembre 2009 se reconstitue patiemment.

TRT Afrika et agences