Par Jean-Rovys Dabany
Attendant patiemment que les clients viennent à son étal au marché de Mont-Bouët, le plus grand marché du Gabon à Libreville, la capitale, Cédric Wandja, 38 ans, rêvait jadis d'un travail de bureau. Mais huit ans après son baccalauréat et financièrement dans l'impossibilité de faire des études universitaires, Wandja ne trouvait toujours pas de travail.
Pour soutenir sa famille, il décide alors de s'installer au marché de Mont-Bouet pour y vendre des vêtements, des chaussures. Ce qui lui permet de gagner au moins 400.000 francs CFA (800 dollars) par mois.
Pour Wanjda, l'entrepreneuriat pourrait être la seule solution pour les jeunes Gabonais confrontés au chômage galopant.
"Il y a pleins de jeunes Gabonais qui ont compris aujourd'hui qu’à travers le commerce, on peut nourrir sa famille et surtout devenir un grand homme d'affaires demain", explique-t-il.
Dans un pays d'à peine 2 millions d'habitants, le chômage des jeunes dépasse les 30%, selon un rapport du Fonds Monétaire International publié l’an dernier, qui souligne que le niveau de pauvreté et de chômage reste élevé au Gabon malgré les importantes ressources naturelles du pays, notamment le pétrole, l'or et le manganèse.
Le cas de Wandja est très commun chez les jeunes de Libreville. Ils sont nombreux parmi eux à être diplômés, à s'être lancés dans l'entrepreneuriat, où dans l'exercice de petits métiers ou encore, travaillent dans l'informel pour joindre les deux bouts.
Eric Etoung gagne sa vie en tant que coiffeur pour homme aujourd'hui. Le gouvernement devrait insister davantage pour renforcer le secteur informel, afin de donner aux jeunes plus de choix sur le marché du travail.
"Les métiers ne sont pas valorisés, alors que ce serait un tremplin pour certains jeunes qui n'ont pas eu d'autres issus, par exemple, faire des études et qui pourraient s'en sortir par ce moyen-là, mais malheureusement, c'est banaliser, c'est-a-dire, ce n'est pas vraiment pris en compte de manière à permettre, à montrer aux jeunes l'intérêt qu'ils auraient par exemple à faire des métiers, à être à leur propre compte, les avantages. Tout le monde pense seulement au bureau, bureau, alors que ce n'est pas la seule solution'', regrette-t-il.
Les candidats misent sur le jeune électorat
'' Les Gabonais sont fatigués des fausses promesses. Il n’y a pas de travail pour les jeunes. C’est plus compliqué de se nourrir. Nous avons besoin d’un changement '', dit-il avant de rejoindre ses amis venus assister à un meeting .
'' Nous avons besoin d’un président qui prône la paix pour son peuple. Nous ne voulons pas des assoiffés du pouvoir à la tête du pays, lance Germaine, une militante engagée.
Ce samedi, les électeurs gabonais voteront pour des élections générales, dont la présidentielle. Le pays s'apprête à vivre pour la première fois de son histoire des élections générales simultanées (présidentielle, législatives et municipales). Autre nouveauté, l’instauration d’un bulletin unique, vivement déjà critiqué par les leaders de l’opposition.