Par Firmain Eric Mbadinga et Franck Noudofinin (envoyé spécial à Ségou).
De nombreux amateurs d'arts et amoureux des cultures africaines se sont donné rendez-vous à Ségou au Mali pour célébrer durant 5 jours tout ce que les cultures et les traditions africaines ont de plus beau à offrir au monde.
En effet, pour la 21ᵉ édition du Ségou’Art – Festival, qui a débuté mardi 4 février, les abords du fleuve Niger qui servent de site à l'événement ont été parés de couleurs vives et scintillantes pour le grand bonheur des visiteurs et des participants et des festivaliers.
Sur certains murs de la commune de 150.000 habitants, murs qui ont fait peau neuve, des messages écrits en langues locales ou en français, font partie de la stratégie d'accueil définie par les organisateurs de l'événement.
'' Ségou’Art 2025. Semaine de l'africanité de l'AES '', peut-on distinguer parmi les nombreux mots de bienvenue. Et c'est loin d'être fortuit.
Cette année, en effet, le Ségou'Art-Festival a été couplé avec la semaine de la fraternité de l’AES, l'Alliance des États du Sahel.
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De ce fait, les musiciens, les artisans, les peintres, sculpteurs, tout comme les restaurateurs présents à ce rendez-vous culturel viennent à la fois du Burkina Faso, du Niger, du Mali et d'autres pays.
Ils célèbrent et valorisent durant cette énième édition la diversité culturelle africaine, tout en consolidant, grâce à leurs arts, les liens de paix qui unissent, depuis des siècles, les communautés de la région du Sahel.
La première journée du festival a été lancée en fanfare avec un ballet de marionnettes géantes qui ont dansé aux sons des tambours dans de nombreuses allées de la rue El Hadj Oumar Tall, quartier qui abrite le siège de la Fondation Festival sur le Niger.
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Yacouba Magassouba est membre de la compagnie Nama du Mali. Le trentenaire dit être fier de valoriser la culture de son pays à domicile. Yacouba semble satisfait de la prestation qu'il a offerte au public le lundi 4.
'' Notre travail consiste à fabriquer et à manipuler ces marionnettes géantes. Avant le début même du festival, nous avons fait beaucoup de campagnes de proximité afin d'attirer le public,'' confie Yacouba à TRT Afrika.
La danseuse chorégraphe Kadidja Tiemanta du Burkina Faso, elle, espère que les efforts de sensibilisation de Yacouba et des autres acteurs du festival vont attirer quantité de personnes sur les lieux, car elle prévoit de sortir des meilleurs pas de danse dont elle seule a le secret. La Burkinabè se réjouit également de l'interaction communautaire qu'offre le festival en tant que plateforme.
'' Étant donné que cette année la culture est incluse dans le thème des célébrations, j'espère que cela sera vraiment fructifiant pour nous.'' confie-t-elle à TRT Afrika.
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Djibril Guissé le délégué général du Ségou’Art - Festival, et les autorités maliennes de façon générale espèrent voir converger sur le site et les différentes tentes qui y ont été aménagées environ 40 000 festivaliers et 350 000 visiteurs.
Ces derniers pourront donc, en fonction de leur goût, de leur sensibilité, déguster des plats tels que le mafé du Mali ou boire du thé sous les tentes touaregs.
En plus de ces dégustations, les participants pourront aussi prendre part aux différents colloques prévus à ce festival, à l'exemple de celui portant sur '' la construction d’un État confédéral au Sahel : enjeux et perspectives ''.
Une caravane culturelle pour la paix et la diversité a également été lancée à travers des échanges directs et constructifs.
Afin de davantage étoffer les activités auxquelles pourront prendre part les participants, une foire artisanale et agricole fait aussi partie du programme.
Les mélomanes, quant à eux, ont déjà vu et auront encore, l'occasion de voir présenter des artistes comme Mamar Kassey du Niger, Salif Keita du Mali, Alif Naaba du Burkina Faso ou encore Lamine Diabaté de Guinée, avec des mélodies originales, rythmées sur des notes de balafon de tambour ou de Kora.
Le Ségou’Art – Festival sur le Niger a été créé en 2004 afin de mettre en lumière les artistes maliens et leurs œuvres. Son jumelage cette année avec la Semaine de la fraternité de l’AES devrait profiter à une communauté plus élargie de musiciens, sculpteurs et autres artistes restés fidèles à l'authenticité africaine.