Ethiopie: enquête sur la mort d'environ 50 personnes lors d'une attaque armée en Oromia

Ethiopie: enquête sur la mort d'environ 50 personnes lors d'une attaque armée en Oromia

La région du peuple oromo s'étend du centre au sud et de l'est à l'ouest sur environ un tiers du territoire éthiopien.
Une femme passe devant une voiture incendiée lors de manifestations dans la ville de Sebeta, dans la région d'Oromia, en Éthiopie, le 8 octobre 2016. REUTERS/Tiksa Negeri

La Commission éthiopienne des droits humains (EHRC) a annoncé jeudi enquêter sur la mort de 48 personnes, dont un responsable de district, lors d'une attaque attribuée à un groupe rebelle en région Oromia la semaine dernière.

Depuis 2018, les forces fédérales y affrontent l'Armée de libération oromo (OLA), classée "organisation terroriste" par les autorités et qui dit lutter pour les droits des habitants de la région, la plus peuplée du pays avec environ 40 millions d'habitants.

"Nous avons reçu des informations sur une embuscade commise dans le district de Nord Shewa le 31 octobre par l'OLA qui aurait fait 48 morts, dont un responsable de district, et sommes en train d'enquêter", a déclaré à l'AFP Ato Badassa, responsable en Oromia de l'EHRC, une institution publique mais indépendante.

Des personnes auraient également été kidnappées dans cette zone où "la situation est très volatile en ce moment", a-t-il ajouté.

Evalués à quelques milliers d'hommes en 2018, ses effectifs ont largement augmenté ces dernières années. Mais les observateurs l'estiment insuffisamment organisée et armée pour représenter une réelle menace pour le pouvoir fédéral éthiopien, bien que la capitale fédérale Addis-Abeba soit enserrée par l'Oromia.

La région du peuple oromo s'étend du centre au sud et de l'est à l'ouest sur environ un tiers du territoire éthiopien.

Plusieurs conflits armés, aux dynamiques diverses et sans liens entre eux, déchirent l'Ethiopie, deuxième pays le plus peuplé d'Afrique avec environ 120 millions d'habitants.

En novembre 2022, dans l'Etat régional du Tigré, un accord de paix a mis fin à une guerre meurtrière, marquée par de nombreuses exactions, entre le gouvernement fédéral, appuyé par des forces régionales, et les autorités régionales entrées en rébellion.

Mais des conflits de plus ou moins forte intensité continuent ou sont nés depuis, notamment dans les deux Etats régionaux les plus peuplés d'Ethiopie, l'Oromia et l'Amhara, où les autorités fédérales sont aux prises depuis plus d'un an avec l'insurrection de milices populaires "Fano".

AFP