"Le gouvernement éthiopien enquêtera rapidement sur l'incident en tandem avec les autorités saoudiennes", a déclaré mardi le ministère des Affaires étrangères le ministère sur X, anciennement Twitter, un jour après la publication du rapport de HRW qui a suscité l'indignation dans le monde entier.
Les allégations, qualifiées d'"infondées" par une source gouvernementale saoudienne, font état d'une recrudescence des abus le long de la route périlleuse reliant la Corne de l'Afrique à l'Arabie saoudite, où des centaines de milliers d'Éthiopiens vivent et travaillent.
Une jeune femme de 20 ans originaire de la région éthiopienne d'Oromia, interrogée par HRW, a déclaré que les gardes-frontières saoudiens avaient ouvert le feu sur un groupe de voyageurs clandestins qu'ils venaient de libérer.
"Ils ont tiré sur nous comme une pluie. Quand je m'en souviens, je pleure", a-t-elle déclaré.
Washington, allié de longue date de Riyad, a demandé "une enquête approfondie et transparente" sur ces allégations, qui ont été rejetées par une source gouvernementale saoudienne ayant parlé à l'AFP.
"Des allégations infondées"
"Les allégations contenues dans le rapport de Human Rights Watch selon lesquelles des gardes-frontières saoudiens auraient tiré sur des Éthiopiens alors qu'ils traversaient la frontière entre l'Arabie saoudite et le Yémen sont infondées et ne reposent pas sur des sources fiables", a déclaré cette source, qui a requis l'anonymat.
Le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, a qualifié le rapport de "très préoccupant", tout en soulignant que les allégations "sérieuses" étaient difficiles à vérifier.
L'organisation de défense des droits de l'homme basée à New York dit documenter depuis près de dix ans les abus commis à l'encontre des immigrés clandestins éthiopiens en Arabie saoudite et au Yémen.
L'année dernière, des experts de l'ONU ont fait état d'"allégations préoccupantes" selon lesquelles "des tirs d'artillerie transfrontaliers et des tirs d'armes légères par les forces de sécurité de l'Arabie saoudite ont tué environ 430 migrants" dans le sud de l'Arabie saoudite et le nord du Yémen au cours des quatre premiers mois de l'année 2022.
En mars de la même année, le rapatriement des Éthiopiens d'Arabie saoudite a commencé en vertu d'un accord entre les deux pays. Le ministère éthiopien des affaires étrangères a déclaré qu'environ 100 000 de ses ressortissants devraient être rapatriés sur plusieurs mois.