Les deux principaux boulevards du centre-ville de Rabat étaient bondés ce dimanche, sur plus d'un kilomètre de long, d'une foule qui a marché, à l'appel de deux coalitions regroupant, d'une part, des mouvements islamistes, et de l'autre des partis de gauche avec afin de manifester leur solidarité avec le peuple palestinien.
"Soutien inconditionnel à la résistance à l'occupation", "le peuple veut libérer la Palestine", ont scandé les manifestants dont certains portaient à bout de bras d'immenses drapeaux palestiniens, ont appelé à soutenir "Gaza et son sacrifice".
Parallèlement aux slogans de solidarité avec les Palestiniens, les manifestants ont exprimé leur "rejet de la normalisation" avec Israël. "Le peuple veut abolir la normalisation", "contre l'occupation, contre la normalisation", ont-ils crié.
"À bas le sionisme", clamaient des pancartes, dont certaines en anglais, soutenant le mouvement islamiste palestinien Hamas, auteur d'une attaque sanglante le 7 octobre sur le sud d'Israël, dans laquelle au moins 1.300 Israéliens ont été tués.
Quelques pancartes dénonçaient "le terrorisme quels qu'en soient ses auteurs".
En représailles à l'attaque du Hamas, Israël a lancé des frappes aériennes contre la bande de Gaza, petit territoire palestinien pauvre de 2,4 millions d'habitants, contrôlé par le mouvement islamiste et sous blocus israélien depuis plus de 15 ans, faisant plus de 2.300 morts, essentiellement des civils, dont plus de 700 enfants.
La manifestation, ponctuée aussi de prières contre "la tyrannie et l'oppression" et de chants palestiniens, est la plus grande du genre depuis que le Maroc et Israël ont repris leurs relations diplomatiques fin 2020, sous parrainage américain.
Jusqu'à présent, les mouvements opposés à la normalisation ralliaient au maximum quelques centaines de personnes.
L'accord avec Israël revêt une grande importance pour Rabat, car il est intervenu en échange de la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté du Maroc sur le territoire disputé du Sahara occidental.
Les deux pays ont renforcé leur coopération sécuritaire et économique, mais l'arrivée au pouvoir en Israël de partis d'extrême droite et les violences dans les territoires occupés embarrassent les défenseurs de ce rapprochement.