Aux côtés du Suriname, du Panama et du Bhoutan, Madagascar a lancé une alliance des pays neutres ou négatifs en carbone, ont rapporté des médias français.
Les pays de cette coalition lancée en marge de la COP 29 à Bakou et baptisée « G-Zéro » se battent maintenant pour la reconnaissance d’un statut officiel et des fonds pour le maintenir, au risque pour Madagascar de perdre sous peu ce précieux rôle de puits de carbone, précise RFI.
Avec moins de deux tonnes de CO2 par an et par habitant, l’un des taux les plus faibles au monde, un capital naturel riche, une densité de population faible pour la quatrième plus grande île du monde, Madagascar n’a jamais cherché à atteindre la neutralité. Le pays a naturellement toujours absorbé plus de CO2 qu’il n’en émet à l'échelle mondiale, indique le même média.
Le ministre malgache de l’Environnement, Max Fontaine, à la tête de la délégation malgache à la COP29, estime que ce statut mérite des contreparties financières, souligne le média français.
« Cette coalition, c'est aussi [un moyen de] trouver des solutions pour rétablir une certaine justice climatique, assure le ministre. Ce n'est pas normal qu'aujourd'hui, Madagascar, pour diriger certains projets d'adaptation aux effets du changement climatique, soit demandé de s'endetter. Aujourd'hui, ces fonds-là doivent être purement des subventions, des dons, parce que c'est une responsabilité du monde d'aider Madagascar à faire face aux effets du changement climatique. », a noté le ministre malgache.
Un message d’autant plus crucial que la préservation de ce statut est menacée. Les émissions augmentent et Madagascar pourrait basculer dans le camp des pays émetteurs de gaz à effets de serre dès 2026. Au fil de feux incontrôlés, l’île a perdu de 2001 à 2023 1 million d’hectares de forêts primaires humides, selon Global Forest Watch, soit la superficie totale de la seule région Menabe à l’ouest de l’île, rappelle RFI.