Le président russe Vladimir Poutine et son homologue centrafricain Faustin-Archange Touadéra ont discuté mercredi au téléphone d'un "renforcement" de la coopération sécuritaire entre leurs deux pays, a annoncé le Kremlin, sur fond de développement de la présence russe en Afrique.
La Centrafrique, l'un des Etats les plus pauvres au monde, est l'un des pays d'Afrique francophone où Paris a vu son influence largement contestée au profit de la Russie ces dernières années, Moscou y proposant une offre sécuritaire en échange généralement d'accès aux ressources locales.
"La partie russe a confirmé sa volonté de poursuivre son assistance à la République centrafricaine dans les domaines du renforcement de l'économie nationale, de la souveraineté et de la sécurité du pays", a rapporté le Kremlin dans un communiqué à l'issue de l'appel entre MM. Poutine et Touadéra.
"L'accent a été mis sur la lutte contre la menace terroriste et la garantie de la stabilité" en Centrafrique, pays touché par une guerre civile depuis plus de dix ans, a précisé le Kremlin.
La Russie avait notamment dépêché en 2020 des mercenaires pour soutenir le régime du président Touadéra, au pouvoir depuis 2016, face aux risques de déstabilisation de groupes armés rebelles.
Moscou est également présent avec ses mercenaires -- dont ceux du groupe Africa Corps, successeur de Wagner et sanctionné début novembre par le Royaume-Uni -- dans des pays du Sahel.
La Russie y profite de la position affaiblie en Afrique de la France, ancienne puissance coloniale, contrainte de redimensionner sa présence au Sahel et plus largement sur le continent africain.
Paris a accusé à plusieurs reprises Moscou d'attiser au sein des populations locales un sentiment anti-français, à base notamment de campagnes de désinformation, ce que les autorités russes nient.
Depuis le lancement de l'offensive de son armée contre l'Ukraine en février 2022, Vladimir Poutine cherche à séduire les pays africains, leur promettant notamment des céréales.
Le maître du Kremlin veut se positionner en leader des Etats qui remettent en cause ce qu'il décrit comme "l'hégémonie" américaine et occidentale sur la scène internationale.