Le Conseil supérieur de la communication du Burkina Faso (CSC) leur reproche d'avoir publié une information accusant l’armée burkinabè d’avoir massacré en février 223 civils dans le nord du pays.
En outre, le CSC a suspendu la diffusion des programmes de la télévision française TV5 pour une durée de deux semaines au Burkina Faso.
"Les accusations font suite à la publication d'un rapport de l'ONG Human Rights Watch sur son site internet", a écrit le régulateur des médias qui dit avoir décelé dans les contenus publiés sur ces différents supports, des déclarations "péremptoires et tendancieuses" contre l'armée burkinabè, sans précaution aucune.
Cette situation "porte atteinte aux principes cardinaux du traitement de l'information, et constitue une désinformation de nature à porter le discrédit sur l'armée burkinabè. En outre, cette manière de traiter une information aussi sensible que celle portant sur l'armée est susceptible de créer des troubles à l'ordre public et tombe ainsi sous le coup de la loi", a expliqué le CSC dans son communiqué.
Pour les mêmes raisons, le CSC a suspendu temporairement, il y a trois jours, les radios britannique BBC et américaine Voix de l'Amérique (VOA).
Le gouvernement du Burkina Faso a rejeté samedi soir, ce rapport de l’ONG Human Rights Watch (HRW) qui affirme que l’armée burkinabè aurait délibérément massacré 223 civils, dont plus d’une cinquantaine d’enfants dans les villages de Nodin et Soro le 24 Février 2024 dans le nord du pays.
Le gouvernement du Burkina Faso "rejette et condamne fermement de telles accusations infondées", a écrit le porte-parole du gouvernement Jean-Emmanuel Ouédraogo dans un communiqué, soulignant qu’il s’agit d’une "campagne médiatique" afin de "jeter le discrédit" sur les forces combattantes engagées contre le terrorisme.
Plusieurs médias occidentaux notamment français tels que Radio France Internationale (RFI), les chaînes de télévision françaises LCI et France24, le quotidien français Le Monde et Jeune Afrique sont déjà interdits de diffusion sur le territoire burkinabè depuis plusieurs mois, pour des raisons similaires.
Depuis 2015, le Burkina Faso est confronté à une crise sécuritaire marquée par des attaques terroristes. Les autorités militaires multiplient les actions contre le phénomène.