"La seule voie est la voie diplomatique. J'espère que l'ultimatum de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), qui a expiré hier soir à minuit (la nuit du dimanche à lundi), sera prolongé aujourd'hui (lundi)", a déclaré Antonio Tajani dans une interview publiée lundi dans le journal La Stampa.
Mercredi, le chef de la diplomatie a mis en garde contre une intervention occidentale dans ce pays.
Dans une interview accordée à la chaîne publique italienne Rainews24, M. Tajani a insisté sur la nécessité d'œuvrer "pour que la diplomatie prévale au Niger et que la démocratie soit restaurée".
"Toute initiative militaire occidentale devrait être exclue car elle serait considérée comme du néo-colonialisme" a -t-il prévenu.
"La CEDEAO n’est pas prête"
La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) n'est pas encore suffisamment prête à utiliser la force militaire contre les auteurs du coup d’Etat du 26 juillet au Niger, rapporte The Wall Street Journal (WSJ), citant un haut responsable de l’organisation communautaire.
Le 30 juillet, les membres de la CEDEAO ont condamné le coup d'État au Niger lors de leur sommet à Abuja, la capitale du Nigeria, et ont donné aux mutins une semaine pour rétablir l'ordre constitutionnel, menaçant de prendre des mesures pouvant aller jusqu'à une intervention militaire si le président évincé n’était pas rétabli libéré, puis rétabli dans ses fonctions.
Mohamed Bazoum est toujours retenu avec sa famille dans sa résidence. Plusieurs de ses ministres ont été arrêtés par les militaires.
Le délai a expiré dimanche, mais la CEDEAO n'a pas tenté d'envoyer des troupes au Niger, selon le journal.
"Pour le moment, nous devons renforcer nos unités avant de prendre part à une telle action militaire", a déclaré le responsable, cité par le journal américain. "Le succès de toute action militaire dépend d'une bonne préparation", a -t-il ajouté.
"Une puissance étrangère"
Le CNSP (le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie) accuse une puissance étrangère de préparer "une guerre" contre le Niger.
Le CNSP assure être "en possession d’informations concordantes" lui permettant d’affirmer que "les forces d’une puissance étrangère s’apprêtent à agresser le Niger et son peuple en coordination avec la CEDEAO".
Dans un communiqué de presse lu dimanche soir à chaîne publique par le colonel Amadou Abdramane, les militaires au pouvoir ont accusé "deux pays d’Afrique Centrale" de servir de base pour un "pré-déploiement" d’une opération militaire qui devrait viser le Niger.
Le CNSP "met en garde la CEDEAO (…) contre toute ingérences dans les affaires intérieures du Niger ainsi que sur les conséquences désastreuses de cette aventure militaire sur la sécurité" de la région.