Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a réitéré la position des Etats-Unis selon laquelle "la diplomatie est le moyen préférable" pour résoudre la crise du coup d'État au Niger, affirmant le soutien aux efforts de la CEDEAO pour rétablir l'ordre constitutionnel dans le pays.
"Les Etats-Unis soutiennent diplomatiquement les efforts de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) pour rétablir l'ordre constitutionnel au Niger", a déclaré Blinken dans un entretien avec Radio France Internationale (RFI), au soir du lundi.
Blinken a ajouté que les Etats-Unis “se coordonnent régulièrement avec la CEDEAO, comme ils le font avec des partenaires européens, dont la France“.
Le 26 juillet dernier, le chef de l'unité de la garde présidentielle, le général Abd al-Rahman Chiani, a mené un coup d'État militaire au Niger qui a renversé le régime du président Mohamed Bazoum. Ala date du 30 du même mois, la Communauté économique de l'Afrique de l'Ouest a accordé un ultimatum d'une semaine pour revenir sur le coup d'État.
Blinken a expliqué que "cette interruption de l'ordre constitutionnel nous met, nous et d'autres pays, dans une position où nous devons arrêter notre soutien au Niger, ce qui n'arrangera rien au peuple nigérien".
Il a également réaffirmé que "la diplomatie est le moyen privilégié pour résoudre la crise", exprimant le soutien de Washington aux "efforts de la CEDEAO pour rétablir l'ordre constitutionnel" au Niger.
Interrogé sur le sort du millier de soldats américains déployés au Niger, Blinken ne s’est pas exprimé sur l'intention des Etats-Unis de se retirer, en déclarant : “Je ne peux pas m'exprimer au sujet de l'avenir“, et a ajouté que pour les Etats-Unis “L'essentiel est le retour à l'ordre constitutionnel, c'est ce à quoi nous œuvrons. La suite, nous verrons“.
Le département d'État américain a annoncé lundi que la sous-secrétaire d'État pour les Affaires politiques des États-Unis, Victoria Nuland, avait eu des discussions "difficiles" avec certains leaders putschistes au Niger, mais qu'elle n'avait pas rencontré le général Abd al-Rahman Chiani et n'avait pas obtenu l'autorisation de rencontrer le président déchu Mohamed Bazoum, avec lequel elle n’avait communiqué que par téléphone.
Plus tôt dans la journée du lundi, le Département d'État américain a révélé qu'il était en contact avec les putschistes pour les exhorter à se retirer du pouvoir par la négociation.
Le porte-parole du département d'État, Matthew Miller, a déclaré que Washington communiquait quotidiennement avec les putschistes à Niamey et qu'il était toujours en contact avec le président déchu Mohamed Bazoum, insistant sur sa demande de libération et de réintégration dans ses fonctions, qu'il avait acquis au terme d'élections démocratiques.