Les régions septentrionales du Bénin, comme celles du Togo et du Ghana voisins, subissent depuis quelques années des attaques et des incursions de combattants du groupe Etat islamique (EI) et d'Al-Qaïda qui prospèrent au Sahel et cherchent à descendre vers le sud.
Les autorités béninoises, qui ne communiquent que très rarement sur ces attaques, faisaient état en avril d'une vingtaine d'incursions depuis l'autre côté de la frontière depuis 2021.
La Médaille de la défense nationale et la Croix du combattant seront des "insignes distinctifs" destinés aux soldats "dont les faits d'armes méritent d'être montrés en exemple ou encouragés", a indiqué le gouvernement dans un communiqué à l'issue du Conseil des ministres mercredi.
La Croix du combattant récompensera la "bravoure" des soldats grièvement blessés ou tués "lors d'opérations multinationales, nationales ou spéciales".
Pour Odilon Koukoubou, politologue et spécialiste des questions sécuritaires, cette initiative tend à "encourager les forces de défense et de sécurité et à remonter le moral des troupes" dans un contexte militaire bouleversé par la nouvelle menace terroriste.
Depuis son accession à l'indépendance en 1960, le Bénin n'a pas connu de guerre, "donc l'armée n'a pas été fortement sollicitée au front pour la défense nationale contre un ennemi extérieur", explique-t-il.
Mais "la donne change maintenant avec l'apparition de la menace terroriste aux frontières septentrionales du pays", analyse-t-il.
Le gouvernement béninois a pris ces derniers mois plusieurs mesures visant à soutenir ses troupes.
Le 23 novembre, il a voté une loi organisant la prise en charge des soldats décédés ou portés disparus en mission, et de leurs ayants droits.
Il a aussi lancé il y a quelques mois le recrutement de 5.000 soldats supplémentaires pour renforcer la présence militaire dans le nord du pays.