Le président de transition du Niger, le général Abdourahamane Tiani. Photo : Capture d'Ecran

Camions bloqués, pénuries de liquidité, de produits alimentaires et de médicaments, coupures d'électricité, vols perturbés... Si la levée des sanctions les plus lourdes "pour des raisons humanitaires", a été accueillie avec soulagement par les habitants et commerçants de Niamey, le pouvoir militaire n’a encore affiché aucun signe d’enthousiasme

Depuis début mars, "le réseau de la Société nigérienne d'électricité (Nigelec) est reconnecté à la ligne électrique haute tension" longue de 820 km entre Niamey et Birnin-Kebbi au Nigeria, rapporte l'AFP, citant une source proche de la Nigelec.

Dans la foulée de la Cedeao, l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) a également levé ses sanctions impliquant notamment le gel des avoirs de l'État du Niger et la suspension des transactions financières en sa faveur.

Le Bénin et le Nigeria ont rouvert leurs frontières, mais elles restent fermées côté nigérien.

Les sanctions de la CEDEAO ont déclenché une pénurie de matières premières au Niger. /Photo : Reuters

La levée des sanctions pouvait laisser entrevoir une reprise du dialogue avec les militaires au pouvoir au Niger, au Burkina Faso et au Mali qui ont annoncé leur retrait de la Cedeao fin janvier.

"Un non-évènement"

En même temps qu'il annonçait leur levée le 24 février, le président nigerian Bola Tinubu exhortait ces trois pays à reconsidérer leur décision et à ne plus considérer l'organisation comme une ennemie.

Des appels restés sans réponse. "Je ne veux pas commenter une décision d'une organisation à laquelle le Mali n'appartient pas", a ainsi déclaré le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop.

L'annonce de la Cedeao est un "non-évènement" pour Niamey, qui envisage toujours la possibilité d'une éventuelle intervention militaire depuis les pays voisins, selon une source gouvernementale à l'AFP.

Le pragmatisme économique laisse toutefois entrevoir une ouverture prochaine des frontières.

Les obstacles barrent la route vers le Bénin

Avant le coup d'État de juillet, le corridor béninois accueillait 80% du fret nigérien via le port de Cotonou, situé à un millier de km de Niamey.

Ce port constitue également le terminal d'un oléoduc géant inauguré en novembre qui doit permettre au Niger d'exporter 90.000 barils de brut par jour.

Mardi, une délégation nigérienne a visité les installations douanières de part et d'autre de la frontière avec le Bénin.

Les obstacles placés en prévision d'une éventuelle intervention militaire de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) barrent toujours la route du Niger à Gaya (sud-ouest), sur le pont reliant ce pays au Bénin, constate l’AFP.

Si l'espace aérien reste fermé aux vols en provenance ou à destination du Nigeria, la compagnie aérienne panafricaine Asky basée au Togo et Air Côte d'Ivoire ont annoncé le 2 mars la reprise de leurs liaisons vers Niamey.

TRT Afrika et agences