L'Algérie a décidé lundi 9 octobre de suspendre momentanément sa médiation dans la crise au Niger et ce, "jusqu’à l’obtention des clarifications nécessaires" en ce sens.
Par voie de communiqué repris par l’agence de presse officielle algérienne (APS), le ministère algérien des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, a indiqué que le Gouvernement algérien "a décidé de surseoir à l’engagement des discussions préparatoires envisagées jusqu’à l’obtention des clarifications qu’il estime nécessaires" au sujet de la mise en œuvre de sa médiation.
Le mercredi 27 septembre 2023, les militaires au pouvoir à Niamey avaient "informé, par lettre officielle, le Gouvernement algérien de leur acceptation de la médiation algérienne dans la crise politique, institutionnelle et constitutionnelle à laquelle le Niger est confronté", rappelle le communiqué.
Le chef de la diplomatie algérienne Ahmed Attaf avait été chargé par le président de la République Abdelmadjid Tebboune, de se rendre à Niamey dans les plus brefs délais, "à l’effet d’entamer avec les autorités nigériennes des discussions préparatoires à la médiation algérienne".
Le ministre algérien des Affaires étrangères et son homologue nigérien "se sont engagés dans des échanges portant sur le programme et le contenu de cette visite", mais "ces échanges n’ont pas été concluants sur ces deux sujets", souligne le texte.
"De même, des déclarations officielles et publiques d’autorités nigériennes ont suscité des interrogations légitimes quant à leur disposition réelle à donner suite à leur acceptation de la médiation algérienne", ajoute la diplomatie algérienne.
Alger avait exprimé sa position contre une intervention militaire de la Communauté économique des États de l'Afrique de l’Ouest (Cédéao) au Niger et proposé son plan de sortie de crise dès le mois d'août, basé sur une transition de six mois maximum dirigée par une personnalité civile et acceptée par toutes les sensibilités politiques.
Le chef du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP au pouvoir à Niamey), le général Abdourahmane Tchiani, a appelé à "une période de transition qui durerait au maximum trois ans", avait indiqué, Ahmed Attaf, lors d'une conférence de presse tenue le 29 août à Alger. "Mais à notre avis, le processus peut être terminé en six mois, de manière à ce que le coup d'État ne devienne pas un ‘'fait accompli", avait-il ajouté.
Le 2 octobre 2023, Niamey avait souligné que la durée de la transition au Niger, serait uniquement fixée par un "forum national inclusif".