Dans la soirée de vendredi, près d'une dizaine de prisonniers s'est évadée du pénitentier de Guayaquil en Équateur. Peu après l'évasion, deux hélicoptères, ainsi que des drones, survolaient les alentours de l'immense prison, en périphérie nord de la ville.
Au moins cinq détenus ont pris la fuite en début de soirée par la partie arrière de la prison, qui jouxte une rivière, ont indiqué à l'Agence France Presse deux sources policières.
Deux d'entre eux ont été repris peu après. Des images diffusées sur les réseaux sociaux, non vérifiées, ont montré deux hommes ventre à terre et menottés, présentés comme des fugitifs.
Peu après l'incident, des dizaines de policiers, appuyés par des militaires, ont été déployés autour du pénitentier, où sont emprisonnés les pires criminels du pays.
L'Équateur connaît depuis dimanche une crise sécuritaire sans précédent, qui a pour origine l'évasion de cette même prison de Guayaquil du redouté chef du gang des Choneros Adolfo Macias, alias "Fito". Sa fuite a été suivie de mutineries dans les prisons, de prises d'otages et d'attaques contre les forces de l'ordre.
Le président Daniel Noboa a décrété l'état d'urgence et ordonné à l'armée de neutraliser les bandes criminelles, considérées comme "terroristes" actives depuis des jours dans le pays.
Plus de 22.400 militaires ont été déployés, avec des patrouilles terrestres, aériennes et maritimes, des perquisitions et des opérations à tout-va ont été menées dans les prisons, tandis qu'un couvre-feu a été imposé.
Selon un dernier bilan officiel publié vendredi, depuis le 9 janvier, 859 suspects ont été interpellés, 25 détenus évadés ont été capturés, 5 "terroristes" abattus, et 57 personnes séquestrées ont été libérées.
Une vidéo tournée dans la prison de Machala (sud-ouest) et confirmée par la police a ajouté à la terreur vendredi. On y voit le cadavre d'un prisonnier emballé dans du plastique jeté dans la rue depuis une fenêtre de la prison sous le contrôle des mutins.
D'autres images sont apparues ces deux derniers jours, qui montrent des membres présumés des gangs interpellés en train d'être ridiculisés, forcés de chanter, de se frapper entre eux ou encore victimes de mauvais traitements par les soldats.