En milieu de matinée, "six personnes ont été récupérées dans un état grave et l'une d'entre elles, évacuée par hélicoptère vers l'hôpital de Calais a été déclarée décédée", a d'abord annoncé la préfecture maritime de la Manche et la Mer du Nord (Premar) dans un communiqué.
Les cinq autre victimes, prises en charge par un canot de sauvetage de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) ont finalement été déclarées décédées à l'arrivée au port de Calais du navire, a précisé une porte-parole de la Premar.
La première victime recensée est un homme d'origine afghane âgé de 25 à 30 ans, a indiqué le parquet de Boulogne-sur-Mer, qui a ouvert une enquête.
De "cinq à dix" autres passagers sont toujours recherchés à la mi-journée, tandis que 55 autres ont pu êtres prises en charge par les secours, a précisé le parquet de Boulogne.
"Mes pensées vont aux victimes", a écrit la Première ministre Elisabeth Borne sur X (ex-Twitter), saluant "l'engagement des équipes de secours mobilisées autour de la @MarineNationale".
Le secrétaire d'Etat français à la Mer Hervé Berville est attendu sur place, ajoute Mme Borne.
Côté français, les recherches mobilisent à la mi-journée trois navires, un hélicoptère et un avion pour quadriller au mieux la zone. Deux navires britanniques ont aussi participé aux secours.
L'embarcation a fait naufrage au large de Sangatte, dans le Pas-de-Calais, sur le littoral nord de la France, "autour de 2H00", selon le parquet.
Reprise "record" des traversées
Le patrouilleur Cormoran de la Marine française est revenu s'amarrer dans un bassin discret du port de Calais, à l'abri des regards, a constaté un journaliste de l'AFP.
Au total, selon la Premar, 39 personnes sont à bord de ce patrouilleur, les autres rescapés ayant été secourus par les garde-côtes britanniques.
De nombreux véhicules de pompiers et forces policières sont sur place, tandis que des tentes de la protection civile ont été installées.
Un porte-parole des gardes-côtes britanniques a indiqué à l'AFP q u'ils "assistaient les autorités françaises" pour cette opération de secours.
Depuis mercredi soir, les tentatives de traversées de migrants à bord de petites embarcations se sont multipliées au départ du littoral nord de la France, à la faveur de conditions météorologiques redevenues plus favorables.
Pour la nuit de jeudi à vendredi, la Premar avait fait état du sauvetage, côté français, de 116 migrants, parmi lesquels des enfants, sur trois embarcations distinctes.
Le ministère britannique de l'Intérieur a pour sa part indiqué que jeudi, 755 migrants ayant effectué la périlleuse traversée vers les côtes anglaises ont été repérés, un record journalier depuis le début de l'année.
D'après un décompte effectué par l'AFP à partir des chiffres officiels britanniques, plus de 100.000 migrants ont traversé illégalement la Manche à bord de petites embarcations depuis le développement de ce phénomène, en 2018.
Le verrouillage du port de Calais et du terminal Eurotunnel, rendant plus difficile voire impossible de faire passer des migrants dans des camions, avait alors vu les passeurs opter pour la voie maritime.
Parmi les plus fréquentés au monde, le dét roit du Pas-de-Calais a été le théâtre ces dernières années de plusieurs drames, sans freiner la volonté des migrants d'entreprendre la périlleuse traversée.
En 2022, cinq personnes migrantes sont mortes en mer et quatre ont été portées disparues en tentant de rejoindre les côtes anglaises au départ du littoral nord de la France.
Le naufrage le plus meurtrier était survenu en novembre 2021, quand au moins 27 migrants, âgés de 7 à 46 ans, avaient péri dans le naufrage de leur embarcation.
Le drame avait fait monter la tension entre Paris et Londres, qui sont depuis convenus de renforcer leur lutte contre ce trafic migratoire, face auquel le gouvernement britannique a aussi redoublé de fermeté.