La France a déclaré qu'elle se démarquait de ses alliés occidentaux en manifestant son soutien à la Cour pénale internationale (CPI) après que celle-ci a annoncé son intention de délivrer des mandats d'arrêt à l'encontre du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et du ministre de la Défense Yoav Gallant, ainsi qu'à l'encontre des dirigeants du groupe palestinien Hamas.
« En ce qui concerne Israël, il appartiendra à la Chambre préliminaire de la Cour de décider de délivrer ou non ces mandats, après avoir examiné les preuves avancées par le Procureur à l'appui de ses accusations », a déclaré lundi le ministère français des Affaires étrangères.
« La France soutient la Cour pénale internationale, son indépendance et la lutte contre l'impunité dans toutes les situations », a déclaré le ministère.
Paris a également indiqué qu'elle mettait en garde « depuis de nombreux mois » contre la nécessité de respecter strictement les lois humanitaires internationales, et en particulier contre « le nombre inacceptable de victimes civiles dans la bande de Gaza et l'absence d'accès humanitaire ».
La décision de la France s'écarte considérablement des positions de ses alliés occidentaux, tels que le Royaume-Uni et l'Italie, ainsi que des États-Unis, où le président Joe Biden a dénoncé cette décision comme étant « scandaleuse ».
La France est l'une des rares nations occidentales à adopter une position plus ferme à l'égard d'Israël, notamment en critiquant le veto américain aux résolutions de cessez-le-feu au sein du Conseil de sécurité des Nations unies et en plaidant pour un cessez-le-feu immédiat.
Israël a poursuivi son offensive sur Gaza en dépit d'une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies exigeant un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza assiégée.
Depuis octobre dernier, plus de 35 500 Palestiniens ont été tués, dont une grande majorité de femmes et d'enfants, et plus de 79 600 autres ont été blessés à la suite d'une attaque du Hamas.
Plus de sept mois après le début de la guerre israélienne, de grandes parties de la bande de Gaza sont en ruines et soumises à un blocus paralysant de la nourriture, de l'eau potable et des médicaments.
Israël est accusé de « génocide » par la Cour internationale de justice, qui a ordonné à Tel-Aviv de veiller à ce que ses forces ne commettent pas d'actes de génocide et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire aux civils de Gaza.