Les appareils de l'aviation israélienne "ont attaqué des dizaines de cibles (...) sur le territoire du Liban au cours des dernières heures", a indiqué sur Telegram un porte-parole de l'armée.
Il a précisé que ces attaques visaient des sites de lancement de roquettes vers Israël, des installations militaires et des dépôts d'armes.
Depuis samedi, l'armée israélienne "a frappé des centaines de cibles (...) du Hezbollah à travers le Liban", a encore affirmé ce porte-parole.
Le Hezbollah, allié du Hamas palestinien en guerre contre Israël dans la bande de Gaza, a confirmé, samedi, la mort de son chef charismatique Hassan Nasrallah dans un bombardement israélien d'une puissance inouïe ayant eu lieu vendredi dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du mouvement.
Juste après la confirmation de sa mort, des cris ont retenti dans les quartiers de Beyrouth accueillant des déplacés des zones chiites.
"Je ne peux pas décrire le choc de cette annonce... On s'est tous mis à crier. Il est notre père, celui qui nous rendait fiers, notre honneur", lance Maha Karit, une des rares à accepter de s'exprimer.
"Il n'y a aucun Etat au monde qui a tenu tête à Israël, si ce n'est le Sayed Hassan Nasrallah", poursuit-elle avec rage.
"Nous avons réglé nos comptes avec le responsable du meurtre d'innombrables Israéliens et de nombreux citoyens d'autres pays", a dit le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, affirmant qu'Israël avait atteint "ce qui semble être un tournant historique" dans la lutte contre ses "ennemis".
"Destruction" d'Israël
Le Liban, la Syrie et l'Iran ont décrété plusieurs jours de deuil national après la mort de Nasrallah. Le premier vice-président iranien, Mohammad Reza Aref, a promis que l'assassinat de Nasrallah entraînerait la "destruction" d'Israël.
Téhéran a demandé, samedi soir, une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU pour "prendre des mesures immédiates et décisives pour stopper l'agression israélienne et empêcher d'entraîner la région dans une guerre totale".
Selon un communiqué militaire israélien, Ali Karaké, présenté comme le commandant du front sud du Hezbollah, ainsi que d'autres cadres, ont été tués au côté de Nasrallah dans l'opération baptisée "Ordre nouveau". Une source proche du Hezbollah a confirmé la mort de Karaké.
Selon l'agence iranienne Irna, Abbas Nilforoushan, adjoint du chef des Gardiens de la Révolution, armée idéologique d'Iran, a, lui aussi, été tué dans la frappe de vendredi.
A la tête du Hezbollah depuis 1992, Hassan Nasrallah, 64 ans, était un homme qui faisait l'objet d'un véritable culte de la personnalité parmi la communauté chiite au Liban. Depuis des années, il vivait dans la clandestinité et apparaissait rarement en public.
Son cousin Hachem Safieddine, figure éminente du Hezbollah, semble être un successeur potentiel.
Selon l'armée israélienne, la "plupart" des hauts dirigeants du Hezbollah ont été tués lors des opérations israéliennes des derniers mois.
Attaque sophistiquée
L'attaque contre Nasrallah "était très sophistiquée. Cela démontre non seulement des capacités technologiques énormes, mais aussi à quel point Israël a infiltré le Hezbollah", décrypte James Dorsey, chercheur à l'Institut du Moyen-Orient de l'université nationale de Singapour.
Les frappes sur la banlieue sud ont détruit plusieurs immeubles, d'après un photographe de l'AFP sur place, et poussé à la fuite des milliers d'habitants. Selon un bilan provisoire des autorités libanaises, au moins six personnes ont péri.
Au total, 33 personnes ont été tuées et 195 autres, blessées par des frappes israéliennes samedi au Liban, a annoncé dans la soirée le ministère de la Santé.
"La ligne" de Nasrallah "se poursuivra et son objectif sacré sera réalisé avec la libération d'al Qods" (Jérusalem), a promis Téhéran.
Malgré les coups incessants portés par Israël, le mouvement a annoncé, samedi, avoir tiré des roquettes contre le nord d'Israël, la plupart interceptées.
Les sirènes d'alerte aérienne ont encore retenti dans la nuit de samedi à dimanche dans plusieurs zones du nord d'Israël ainsi qu'à Jérusalem, selon l'armée.