Les réunions d'urgence de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) se tiennent à Ryad, cinq semaines après le début de la guerre déclenchée par l’opération du Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre.
La Ligue arabe et l'OCI devaient au départ tenir leurs réunions séparément, mais le ministère saoudien des Affaires étrangères a annoncé tôt samedi que les sommets des deux organisations seraient tenus en commun.
Cette décision souligne la nécessité d'aboutir à "une position collective unifiée qui exprime la volonté commune arabe et musulmane au sujet des événements dangereux et sans précédent observés à Gaza et dans les territoires palestiniens", a rapporté l'Agence saoudienne de presse.
La Ligue arabe abordera "la marche à suivre sur la scène internationale pour mettre fin à l'agression, soutenir la Palestine et son peuple, condamner l'occupation israélienne et la tenir responsable de ses crimes", a déclaré jeudi le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, Hossam Zaki.
Pas d'espoirs
Le Jihad islamique, allié du Hamas à Gaza, a dit toutefois ne "rien" attendre de cette réunion. "Nous ne plaçons pas nos espoirs dans de telles réunions" qui n'ont jamais donné de résultats, a déclaré vendredi Mohammad al-Hindi, secrétaire général adjoint du groupe, lors d'une conférence de presse à Beyrouth.
"Le fait que cette conférence se tienne après 35 jours (de guerre)" est une indication claire, a-t-il ajouté.
Israël et son principal allié, les États-Unis, ont jusqu'à présent rejeté les demandes de cessez-le-feu, une position qui devrait susciter de vives critiques lors des réunions de samedi.
Selon l'analyste saoudien Aziz Alghashian, les doigts ne devraient pas seulement être pointés vers Israël, mais aussi ceux qui lui "facilitent la tâche (...) c'est-à-dire essentiellement les États-Unis et l'Occident".
Les divergences de position ont été clairement affichées lors de la dernière visite du secrétaire d'État américain Antony Blinken dans la région, et de celle du ministre britannique des Affaires étrangères, James Cleverly, jeudi à Ryad, où il a rencontré certains de ses homologues arabes.
"Ce que nous avons dit, c'est qu'il est compréhensible de demander un cessez-le-feu, mais nous reconnaissons également qu'Israël prend des mesures pour assurer sa propre stabilité et sa propre sécurité", a déclaré James Cleverly.
Relation irano-saoudienne
La participation attendue samedi du président iranien Ebrahim Raïssi marquera aussi sa première visite en Arabie saoudite depuis l'annonce surprise en mars du rétablissement des relations diplomatiques entre les deux poids lourds du Moyen-Orient, après sept ans de rupture.
L'Iran soutient le Hamas palestinien, mais aussi le Hezbollah libanais et les rebelles Houthis du Yémen, qui font craindre une extension du conflit.
Les échanges de tirs entre Israël et le Hezbollah sont quotidiens à la frontière israélo-libanaise tandis que les rebelles yéménites ont revendiqué plusieurs attaques de drones et de missiles contre le sud d'Israël.
Vendredi, le prince héritier et dirigeant de facto du royaume, Mohammed ben Salmane, a dénoncé les "violations continues du droit humanitaire international par les forces d'occupation israéliennes", dans sa première déclaration publique sur la guerre.
Depuis le 7 octobre, Israël bombarde sans relâche le territoire palestinien, faisant plus de 11.000 morts, dont au moins 4.500 enfants, selon le ministère de la Santé de Gaza.