Dans un communiqué, le ministère turc des Affaires étrangères a exhorté la Suède à prendre des "mesures dissuasives" pour prévenir les crimes de haine contre l'Islam et les milliards de musulmans dans le cadre de ses responsabilités internationales, en particulier ses obligations dans le cadre de l'ONU, de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, et du Conseil de l'Europe.
"La Turquie est prête à collaborer avec les pays où de telles attaques ont lieu pour lutter contre l'islamophobie, la xénophobie, le racisme et la discrimination", ajoute le communiqué.
De son côté, Akif Cagatay Kilic, conseiller principal du président Recep Tayyip Erdogan, a fermement condamné la "bassesse" commise contre le Coran en Suède.
"Cet acte ignoble est une insulte à la démocratie et un crime contre l'humanité. Le gouvernement suédois devrait revoir ses lois, ses décisions et les pratiques derrière lesquelles il se cache", a-t-il tonné sur Twitter.
Par ailleurs, le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a discuté de la question séparément avec ses homologues irakien, saoudien et égyptien par téléphone. Les hauts diplomates ont discuté de la mobilisation de l'Organisation de la Coopération Islamique (OCI) et des mesures communes à prendre face à la recrudescence des actes islamophobes et des crimes de haine en Europe.
Jeudi matin, une foule d'Irakiens avait pris d'assaut l'ambassade de Suède à Bagdad et mis le feu pour protester contre l'incendie d'un exemplaire du Coran le mois dernier par Salwan Momika, un homme né en Irak qui vit maintenant en Suède.
Le ministère suédois des Affaires étrangères a condamné l'attaque contre son ambassade à Baghdad, la qualifiant de "grave violation" de la convention de Vienne. De nombreux États, dont les États-Unis, la Russie, la Turquie, l'Irak, le Pakistan, l'Indonésie, l'Afghanistan et autres pays musulmans ont également condamné cet attentat.
Après la prise d'assaut de la mission diplomatique de Stockholm, Momika a de nouveau profané un exemplaire du Coran, devant l'ambassade d'Irak en Suède. L'incident de jeudi s'est produit après que l'Irak a averti la Suède qu'elle pourrait rompre ses relations diplomatiques si de telles profanations du Coran se reproduisaient.
Baghdad a finalement déclaré l'envoyé suédois persona non grata après cette seconde profanation du Coran.