Cette photo prise le 1er janvier 1984 montre le défunt président syrien Hafez al-Assad (à droite) avec son plus jeune frère Rifaat (à gauche) lors d'une cérémonie militaire à Damas. Photo : AFP

Le ministère public de la Suisse a annoncé mardi qu'il allait juger Rifaat al-Assad, un oncle du président syrien Bachar al-Assad, pour des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité remontant à l'époque où il était commandant militaire en 1982.

Le bureau a déclaré dans un communiqué que M. Assad était accusé par le Tribunal pénal fédéral suisse d'avoir "ordonné des homicides, des actes de torture, des traitements cruels et des détentions illégales" en février 1982, alors qu'il dirigeait des troupes dans la ville de Hama, dans l'ouest du pays.

Surnommé "le boucher de Hama" par ses détracteurs, M. Assad, ancien vice-président du pays, a commandé des troupes accusées d'avoir tué des milliers de personnes pour réprimer un soulèvement dans cette ville.

Assad rejette les accusations

M. Assad, qui n'était pas immédiatement disponible pour un commentaire, a précédemment nié toute responsabilité dans les morts de Hama.

Selon l'acte d'accusation des procureurs suisses, le conflit entre les forces armées syriennes et leurs opposants a fait entre 3 000 et 60 000 morts à Hama. La plupart de ces morts sont des civils.

Rifaat al-Assad, 86 ans, a vécu en exil, principalement en France, à partir du milieu des années 1980, après avoir été accusé d'avoir tenté de renverser son frère, le président de l'époque, Hafez al-Assad, le père de Bachar.

Détournement de fonds publics

Il est retourné en Syrie en 2021, échappant à la prison en France, où il a été reconnu coupable d'avoir acquis des millions d'euros de biens immobiliers en utilisant des fonds détournés de l'État syrien.

Le Ministère public de la Confédération a engagé des poursuites pour crimes de guerre contre Assad en décembre 2013 en vertu du principe de la compétence universelle et de l'imprescriptibilité des crimes de guerre.

La police a établi qu'Assad était présent sur le territoire suisse au moment de l'ouverture de l'enquête.

Plusieurs victimes ont déposé des plaintes civiles dans le cadre de la procédure pénale du bureau.

TRT Afrika et agences