La CIJ ordonne à Israël de mettre fin “immédiatement“ à son offensive militaire contre Rafah. Photo : AA

La Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné vendredi à Israël de suspendre immédiatement son offensive militaire contre Rafah, entamée le 6 mai contre la ville du sud de la bande de Gaza.

"Israël doit immédiatement suspendre son offensive militaire ou toute autre action dans l e gouvernorat de Rafah qui pourrait infliger au groupe palestinien de Gaza des conditions de vie susceptibles d'entraîner sa destruction physique en tout ou en partie", a déclaré le juge libanais Nawaf Salam, président de la CIJ, lisant l'ordonnance relative aux mesures conservatoires additionnelles demandées par l'Afrique du Sud dans l'affaire du génocide en cours contre Israël.

La CIJ a déclaré que la modification de son ordonnance du 28 mars était due au changement de circonstances dû à l'offensive sur Rafah, où les Palestiniens déplacés s'étaient réfugiés après le début de la guerre le 7 octobre 2023.

Selon les agences des Nations unies, plus de 800 000 personnes ont depuis fui la ville en raison de l'invasion terrestre.

Rafah doit rester ouvert

La décision indique qu'Israël n'a pas “suffisamment répondu et dissipé“ les préoccupations soulevées par son opération militaire à Rafah.

La CIJ a également appelé Israël à maintenir ouvert le poste frontière de Rafah pour permettre un accès sans entrave aux services de base et à l'aide humanitaire à Gaza.

La Cour basée à La Haye a ordonné à Tel-Aviv de soumettre dans un délai d'un mois un rapport sur les mesures prises suite à la derniè re ordonnance.

En ce qui concerne les otages israéliens, le CIJ “estime qu’il est profondément inquiétant que nombre de ces otages demeurent en captivité et réitère son appel en faveur de leur libération immédiate et inconditionnelle“.

Faire pression sur l'occupation

La présidence palestinienne salue la décision de la CIJ concernant l’offensive d'Israël à Rafah et exige ‘’l’arrêt de l’agression contre le peuple palestinien’’, a indiqué la télévision d'Etat.

Le mouvement de résistance palestinien Hamas a salué vendredi la décision de la Cour internationale de justice (CIJ) ordonnant à Israël d'arrêter son offensive militaire à Rafah, tout en déplorant qu'elle ne concerne pas l'ensemble de la bande de Gaza.

Le groupe a appelé dans son communiqué "la communauté internationale et les Nations unies à faire pression sur l'occupation pour qu'elle se conforme immédiatement à cette décision", en affirmant qu'elles portaient la "responsabilité historique de faire respecter le principe de la justice internationale".

L'Afrique du Sud, qui a initié cette demande, a salué vendredi la décision "plus ferme" de la Cour internationale de justice (CIJ) à La Haye.

Prétoria a salué vendredi la décision "plus ferme" de la Cour internationale de justice. Photo : AA

"Il s'agit d'un ensemble de mesures provisoires beaucoup plus fermes dans leur formulation et d'un appel très clair à l'arrêt des hostilités", a déclaré la ministre des Affaires étrangères sud-africaine Naledi Pandor sur la chaîne nationale SABC.

Sans attendre, le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, membre de l'extrême droite et partisan acharné d'une offensive sur Rafah, a réagi à la décision de la CIJ en déclarant sur le réseau social X que "l'histoire jugera ceux qui se tiennent aujourd'hui aux côtés des Nazis du Hamas Daech".

Crimes contre l'humanité

Les attaques israéliennes contre la bande de Gaza et sa population ont provoqué le déplacement forcé d'environ 1,9 million de Palestiniens à l’intérieur de l’enclave assiégée, dont 1,4 million se sont réfugiés à Rafah, ville, coupée en deux par la route Philadelphie, un corridor de sécurité qui marque la frontière entre l’Égypte et la bande de Gaza.

Israël poursuit sa guerre déclarée le 7 octobre au mouvement Hamas, malgré que le procureur général de la Cour pénale internationale (CPI), a demandé l'émission de mandats d'arrêt internationaux contre le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et son ministre de la Défense Yoav Gallant pour ‘’crimes de guerre’’ et ‘’crimes contre l’humanité’', et en dépit d’une résolution adoptée par le Conseil de sécurité appelant à un “cessez-le-feu immédiat.”

TRT Afrika et agences