Dans la nuit de mercredi à jeudi, l'aviation israélienne y a conduit une dizaine de frappes.
Selon le ministère de la Santé de Gaza, 99 personnes ont été tuées dans la nuit dans la bande de Gaza. "Nous attendons la mort, jour après jour", témoignait ces derniers jours un habitant, Wissam Lafi, auprès de l'AFP.
Les dirigeants d'un certain nombre d'agences des Nations unies et d'organisations humanitaires ont exhorté Israël à fournir des vivres et des médicaments à la bande de Gaza assiégée, avertissant que les civils y sont en "péril extrême".
"Nous appelons Israël à remplir son obligation légale, en vertu du droit international humanitaire et des droits de l'Homme, de fournir de la nourriture et des fournitures médicales et de faciliter les opérations d'aide, et nous appelons les dirigeants du monde à empêcher qu'une catastrophe encore plus grave ne se produise", a déclaré le Comité permanent interorganisations (IASC), le forum de coordination humanitaire de plus haut niveau du système des Nations unies, dans un communiqué.
Le système de santé continue d'être "systématiquement dégradé, ce qui a des conséquences catastrophiques", a-t-il ajouté, précisant qu'au 19 février courant, seuls 12 des 36 hôpitaux ayant une capacité d'accueil fonctionnaient partiellement.
Pourparlers de trêve
Le conseiller du président américain Joe Biden pour le Moyen-Orient, Brett McGurk, est attendu ce jeudi en Israël après une étape en Egypte où se tiennent de nouveaux pourparlers en vue d'une trêve. Le chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh se trouve actuellement au Caire.
Au menu des discussions, la première phase d'un plan conçu par les pays médiateurs --Qatar, Etats-Unis et Egypte--, qui prévoit une trêve de six semaines, associée à un échange d'otages contre des Palestiniens détenus par Israël et à l'entrée à Gaza d'une importante quantité d'aide humanitaire.
Les divergences internationales se sont de nouveau étalées mercredi lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 au Brésil. Le chef de la diplomatie brésilienne Mauro Vieira a déploré "l'inacceptable paralysie du Conseil de sécurité" au sujet notamment de Gaza, où les Etats-Unis, alliés d'Israël, ont mis leur veto la veille à un projet de résolution qui exigeait un cessez-le-feu humanitaire immédiat.
De leur côté, les Etats-Unis ont critiqué les propos polémiques du président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva comparant la guerre à Gaza à la Shoah.
La situation humanitaire est particulièrement alarmante dans le nord de Gaza, en proie "au chaos et à la violence", selon le Programme alimentaire mondial (PAM), qui y a suspendu mardi la distribution de son aide.
Soumise au feu vert d'Israël, l'aide entre à Gaza essentiellement par Rafah via l'Egypte, mais son acheminement vers le nord est rendu presque impossible par les destructions et les bombardements.
Mercredi, le parlement israélien a massivement voté une résolution proposée par Benjamin Netanyahu s'opposant à toute "reconnaissance unilatérale d'un Etat palestinien".
Quelques jours plus tôt, le Washington Post indiquait que les Etats-Unis et plusieurs pays arabes alliés travaillaient à un plan global destiné à établir une paix israélo-palestinienne durable après la fin de la guerre entre d’Israël contre Gaza, et prévoyant notamment un calendrier pour l'établissement à terme d'un Etat palestinien.
L'offensive de l'armée israélienne a fait 29.313 morts à Gaza, en grande majorité des civils, selon le ministère de la Santé à Gaza. Selon l'ONU, 2,2 millions de Palestiniens, soit l'immense majorité de la population, y sont menacées de famine. La communauté internationale s'inquiète notamment du sort de près de 1,5 million de Palestiniens massés dans la ville de Rafah, située contre la frontière fermée avec l'Egypte.