Lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, la patronne de l'ONG Save the Children-USA, Janti Soeripto, a estimé que "le prochain lot de morts massives d'enfants à Gaza ne viendrait pas de balles et de bombes, mais de la famine et de la malnutrition".
Le patron de l'ONU, Antonio Guterres, a de son côté jugé les mesures annoncées par Israël "éparpillées" et insuffisantes.
Contrôlées strictement par Israël, les aides venant principalement d'Egypte entrent au compte-gouttes via le passage de Kerem Shalom.
Des pays effectuent des parachutages quotidiens de vivres sur le territoire palestinien. Mais cela est loin de suffire face aux besoins immenses de la population.
Acheminement d'aide "temporaire"
Sous la pression, Israël a annoncé vendredi autoriser l'acheminement "temporaire" de l'aide par le port israélien d'Ashdod, à environ 40 km au nord de Gaza, et par le point de passage d'Erez, entre le nord de Gaza et Israël. Il va aussi permettre "l'augmentation de l'aide par Kerem Shalom", entre le sud de Gaza et Israël.
"Je leur ai demandé de faire ce qu'ils sont en train de faire", a dit M. Biden au sujet des engagements israéliens. Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a déclaré que Washington attendait des "résultats" rapides sur le terrain, après avoir affirmé que "100% de la population a besoin d'aide" à Gaza.
Plusieurs ONG internationales ont alerté sur leur quasi impossibilité de travailler en sécurité dans la bande de Gaza, où certaines ont suspendu leurs opérations après la mort lundi des sept humanitaires de World Center Kitchen (WCK) - un Palestinien et six étrangers - dans une frappe de drone israélienne.
L'armée israélienne a admis avoir commis une série d'"erreurs graves".
WCK, basée aux Etats-Unis a réclamé une commission d'enquête "indépendante". La Pologne, dont un ressortissant fait partie des humanitaires tués, a réclamé à Israël "une enquête criminelle" pour "meurtre". Et l'Australie a jugé samedi que les informations fournies par Israël sur la mort d'une humanitaire australienne étaient "insuffisantes".
Négociations pour une trêve à Gaza
Le président américain "a écrit aujourd'hui au président égyptien et à l'émir du Qatar pour leur faire part de l'état d'avancement des pourparlers et leur demander d'obtenir du Hamas qu'il s'engage à accepter et à respecter un accord", a déclaré vendredi soir à l'AFP un haut responsable américain sous couvert de l'anonymat.
Au moment où les discussions piétinent sur une trêve et sur la libération d'otages encore détenus par le Hamas, le chef de la CIA, Bill Burns, se rendra au Caire pour de nouveaux pourparlers prévus ce week-end, selon des médias américains.
Le directeur de l'agence américaine du renseignement rencontrera son homologue du Mossad israélien David Barnea ainsi que des responsables égyptiens et qataris, d'après le New York Times.
L'annonce de cette nouvelle tentative américaine intervient après que les Etats-Unis ont pressé jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de conclure "sans délai" un accord pour un cessez-le-feu, sur fond de pression croissante de la communauté internationale face au désastre humanitaire en cours à Gaza.
Raids israéliens
L'armée israélienne a continué vendredi ses raids sur le sud et l’est de la bande de Gaza, particulièrement sur la ville de Khan Younès, a rapporté le correspondant d’Al Jazeera.
En Cisjordanie occupée, les raids israéliens ont tué trois Palestiniens lors de raids nocturnes.
La Société du Croissant-Rouge Palestinien a déclaré que l'armée avait fait une descente vendredi soir, dans le village d'Osarin, près de Naplouse dans le nord de la Cisjordanie, et blessé des Palestiniens.
Elle a ajouté que des équipes médicales ont transféré un Palestinien blessé par une balle réelle israélienne à l'hôpital.
L'agence de presse officielle palestinienne, WAFA, a rapporté une invasion israélienne dans la ville de Beit Ummar dans le sud de la Cisjordanie occupée, où l'armée a ouvert le feu sur des Palestiniens, blessant deux civils, dont un adolescent de 14 ans.
En outre, des colons israéliens ont incendié quatre maisons palestiniennes dans une communauté bédouine dans le nord de Jéricho, dans l'est de la Cisjordanie occupée.
Hassan Malihat, superviseur général de l'Organisation Al-Baydar pour la Défense des Droits des Bédouins, a déclaré à l'Agence Anadolu que des colons sionistes ont attaqué la communauté bédouine de Ras Al-Ain et incendié leur maison.
Il a mis en garde contre la mise en œuvre d'un nettoyage ethnique contre les Palestiniens dans l'est de la Cisjordanie occupée, connue sous le nom de zone d'Al-Aghwar, qui constitue 30 % de la superficie totale de la Cisjordanie.
Malihat a souligné "la nécessité de fournir une protection internationale aux Bédouins contre le nettoyage ethnique dont ils sont victimes."
Sur le front nord d'Israël, le chef du Hezbollah libanais a prévenu que son mouvement, qui échange des tirs avec l'armée israélienne depuis près de six mois à la frontière israélo-libanaise, n'avait pas encore utilisé ses "principales" armes dans la bataille.
Le Hezbollah arrêtera ses attaques lorsque la guerre "s'arrêtera à Gaza", a répété Hassan Nasrallah à l'occasion de la journée annuelle d'Al-Qods (Jérusalem), célébrée dans la région pour soutenir les Palestiniens.
Ce même jour, le Hezbollah et son allié, le mouvement Amal, ont annoncé la mort de six de leurs membres dans des bombardements israéliens dans le sud du Liban. Dans la foulée, l'armée israélienne a indiqué avoir bombardé "un complexe militaire du Mouvement Amal".
La guerre israélienne sur Gaza entre dimanche dans son 7e mois. Près de 33.100 Palestiniens ont été tués, la plupart des civils, selon le ministère de la Santé de l’enclave assiégée.
Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a exigé l'arrêt de toute vente d'armes à Israël, dans une résolution évoquant les craintes de "génocide" contre les Palestiniens.