Le Qatar, médiateur clé avec l'Egypte et les Etats-Unis, avait obtenu mercredi un accord portant sur une trêve de quatre jours renouvelable, doublée d'un échange de 50 otages retenus à Gaza contre 150 détenus palestiniens.
L'entrée en vigueur de cette "pause humanitaire", initialement prévue jeudi, avait été repoussée à vendredi 7H00 locales (5H00 GMT) au 49e jour de la guerre entre le Hamas et Israël. Les premières libérations d'otages (13 femmes et enfants) sont attendues aux alentours de 16H00 (14H00 GMT).
Environ deux heures avant l'entrée en vigueur de la trêve, le directeur général du ministère de la Santé de Gaza, Mounir Al-Bursh, a déclaré que des soldats israéliens "menaient un raid dans l'hôpital indonésien" où 200 patients sont toujours traités.
L'armée israélienne n'a pas fait de commentaires sur la situation dans cet hôpital mais a indiqué que les sirènes d'alarmes anti-roquettes avaient retenti dans un kibboutz à la bordure de la bande de Gaza.
Le Hamas a confirmé "un arrêt complet des activités militaires" pendant quatre jours, période pendant laquelle 50 otages seront libérés, en contrepartie pour chacun de la libération de "trois prisonniers palestiniens".
Une source sécuritaire égyptienne a indiqué qu'une délégation sécuritaire égyptienne sera présente à Jérusalem et Ramallah pour s'assurer du "respect de la liste" des prisonniers palestiniens libérés.
Des responsables sécuritaires israéliens, accompagnés du personnel de la Croix-Rouge et d'agents égyptiens, seront déployés de leur côté au "hall égyptien" du poste-frontière de Rafah afin de recevoir les otages libérés de Gaza qui s'envoleront ensuite de l'aéroport al-Arish vers Israël, selon cette source.
Une source au sein du Hamas a indiqué que la libération des otages à Rafah se fera "en secret, loin de la presse".
Les autorités israéliennes doivent, elles, recevoir la veille au soir de chaque libération la liste des otages devant être relâchés le lendemain.
Israël a diffusé une liste de 300 Palestiniens susceptibles d'être libérés au total, comptant 33 femmes et 267 jeunes de moins de 19 ans.
"Nous avons posé comme condition que (...) les prisonniers femmes et enfants palestiniens" soient libérés "par ordre d'ancienneté" en détention, a déclaré Bassem Naïm, haut cadre du Hamas.
Retour à la guerre ?
La communauté internationale a salué l'accord de trêve, y voyant un premier pas vers un éventuel cessez-le-feu durable.
Disant "travailler à une solution politique à long terme à cette crise", le chef de la diplomatie britannique David Cameron a rencontré jeudi Benjamin Netanyahu, et doit s'entretenir vendredi avec des responsables palestiniens.
Mais la trêve "ne peut pas seulement être une pause", a déclaré l'ambassadeur palestinien à l'ONU, Riyad Mansour, appelant à l'utiliser pour empêcher la reprise des combats dans la bande de Gaza.
Frappes avant la trêve
Au moins 27 personnes ont été tuées et 93 autres blessées dans une frappe israélienne sur une école de l'ONU du nord de la ville de Gaza, a affirmé sous couvert d'anonymat un médecin de l'hôpital al-Awda du camp de Jabaliya.
Dans le sud, des frappes ont visé la région de Khan Younès, d'où s'élevaient d'immenses colonnes de fumée noire, éclairées par les explosions des bombes.
L'armée israélienne a affirmé avoir tué Amar Abou Jalalah, un commandant local des forces navales du Hamas, dans ces frappes aériennes sur Khan Younès.
Les bombardements ont dévasté le territoire palestinien et provoqué une grave crise humanitaire selon l'ONU, avec notamment le déplacement d'environ 1,7 million des 2,4 millions d'habitants de Gaza, où l'aide entre au compte-gouttes.
La trêve permettra l'entrée d'un "plus grand nombre de convois humanitaires et d'aide, y compris du carburant" qu'actuellement, selon le Qatar.
Mais elle reste "insuffisante" pour faire entrer l'aide nécessaire à Gaza, ont souligné des ONG internationales, réclamant un véritable cessez-le-feu.
L’Etat hébreu a lancé des attaques aériennes et terrestres incessantes sur la bande de Gaza à la suite d'une attaque transfrontalière du groupe palestinien Hamas le 7 octobre.
Le bilan des victimes palestiniennes des attaques israéliennes sur la bande de Gaza a atteint 14 854 morts, a déclaré jeudi le bureau des médias du gouvernement dans l'enclave sous blocus. Parmi les victimes figurent 6 150 enfants et plus de 4 000 femmes, tandis que plus de 36 000 personnes ont été blessées. Le bilan israélien officiel s'élève à 1 200 morts.