Dans le nord du territoire palestinien où la situation humanitaire est particulièrement catastrophique, les autorités de Gaza ont affirmé que 19 Palestiniens qui attendaient un convoi d'aide près de Gaza-Ville avaient été "tués par des tirs israéliens".
L’armée israélienne a visé un groupe de personnes attendant des secours au rond-point de Koweït à Gaza, a annoncé le ministère de la Santé de Gaza, faisant état d'une montée du bilan des victimes de la guerre israélienne à 32 142 morts et 74 412 blessés depuis le 7 octobre 2023.
Le ministère a précisé que "le nombre de victimes ensevelies sous les décombres et sur les routes reste inconnu, les équipes de secours et de défense civile ne parvenant pas à les atteindre".
Les massacres à Al Shifa se poursuivent
Au sixième jour de son opération contre le complexe hospitalier Al Shifa à Gaza-Ville, l'armée israélienne a tué plus de 170 Palestiniens et arrêté des centaines d’autres.
Des témoins ont expliqué que l’armée israélienne a exécuté sur le terrain plusieurs civils dans les environs de l'hôpital, dont le médecin Mohammed Zaher al-Nunu après qu’il a refusé d'évacuer l'hôpital et de laisser derrière lui les patients et les blessés.
Par ailleurs, l'agence palestinienne Wafa a rapporté que cinq civils, dont des enfants, ont été tués et d'autres ont été blessés dans une frappe israélienne tôt samedi matin au nord de la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.
Des sources locales ont déclaré à l'agence que des avions de l'occupation ont attaqué une maison de deux étages dans la région de Mirage, au nord de la ville de Rafah, tuant cinq citoyens et en blessant d'autres.
Appels de l’OMS et de l’ONU
De son côté, le directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a appelé à la "fin immédiate du siège inhumain" imposé par les forces israéliennes à l'hôpital Al Shifa au nord de la ville de Gaza depuis 6 jours.
Ghebreyesus a déclaré dans un post sur son compte sur la plateforme "X" que les conditions à l'hôpital Al Shifa sont totalement inhumaines et appelé “à la fin immédiate du siège".
Il a souligné la nécessité d'un accès sécurisé à l'hôpital pour garantir que les patients reçoivent les soins dont ils ont besoin
Ghebreyesus a également publié un témoignage d'un médecin de l'hôpital Al Shifa envoyé à l'un des employés des Nations unies, dans lequel il déclare que "les patients sont dans un état critique, et plusieurs d'entre eux sont allongés par terre".
Le médecin a mis en lumière le fait que "3 patients ont besoin de soins intensifs, tandis que 2 autres qui étaient sous respiration artificielle sont décédés en raison de coupures de courant".
Le chef de l'ONU, Antonio Guterres, s'était rendu samedi aux portes du territoire palestinien de Gaza, où il a appelé à un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas pour mettre fin au "cauchemar".
"Rien ne justifie la punition collective subie par le peuple palestinien. Maintenant plus que jamais, il est temps d'un cessez-le-feu humanitaire immédiat", a lancé M. Guterres, en appelant le Hamas à "relâcher immédiatement tous les otages" enlevés le 7 octobre.
Trois blessés au Liban, le Hezbollah riposte
Des journalistes ont rapporté que trois personnes ont été blessées par des frappes israéliennes au cours de la nuit de samedi à dimanche dans la région de Baalbeck, dans l'est du Liban, ce qui a provoqué une riposte du Hezbollah.
"Plus tôt cette nuit, des avions de chasse des forces de défense israéliennes ont frappé un site de production contenant des armes dans la zone de Baalbeck", a communiqué l'armée israélienne.
D'après le correspondant de l'AFP, "l'aviation israélienne a lancé cinq missiles sur un bâtiment habité de deux étages à Al-Osseira, aux abords de Baalbeck".
Il a ajouté que les frappes ont visé un centre du Hezbollah qui avait été déserté depuis un moment, faisant trois blessés parmi les habitants des immeubles voisins.
Le gouverneur de la région Bachir Khodr a également fait état sur le réseau social X de trois blessés.
Puis, "en riposte au bombardement" à Baalbeck, le Hezbollah a dit avoir lancé près d'une heure plus tard "plus de soixante roquettes de type Katioucha" sur deux positions militaires israéliennes dans le Golan syrien occupé par Israël.
Le mouvement libanais a indiqué y avoir visé une base et une caserne faisant office de "siège du commandement de la défense aérienne, où des membres de la brigade de Golani s'entraînaient après être rentrés de la bande de Gaza".
L'armée israélienne a, elle, rapporté avoir repéré "environ 50 lancements" depuis le Liban "en direction du nord d'Israël", expliquant en avoir intercepté plusieurs et avoir frappé au moyen de son aviation plusieurs des lanceurs impliqués.
Israël n'a fait mention d'aucune victime ni dégât.
Depuis plusieurs semaines, Israël lance des raids aériens de plus en plus en profondeur sur le territoire libanais, contre des “positions du Hezbollah”, selon l’armée israélienne accentuant les menaces d'une guerre ouverte.
Il s'agit de la troisième fois, en plus de cinq mois de combats entre le Hezbollah et l'armée israélienne, que la région de Baalbeck est visée.
Cette frappe, à une centaine de kilomètres de la frontière israélo-libanaise, intervient après un calme relatif d'une dizaine de jours entre les deux belligérants.
Samedi, le Hezbollah a annoncé avoir mené plusieurs attaques sur des positions militaires israéliennes, comme c'est le cas quotidiennement depuis le 8 octobre, en soutien à son allié palestinien du Hamas dans la bande de Gaza.
Au Liban, au moins 323 personnes ont été tuées, des combattants du Hezbollah pour la plupart et au moins 56 civils, depuis le 7 octobre, selon un décompte de l’AFP.
Les échanges de tirs incessants, qui étaient d'abord cantonnés aux zones proches de la frontière, ont également déplacé des milliers de personnes dans le sud du Liban, mais aussi dans le nord d'Israël, où selon l'armée, dix soldats et sept civils ont été tués.