M. Sarkozy est arrivé vers 10H00 (08H00 GMT) en voiture et ses avocats sont venus de leur côté, ont constaté des journalistes de l'AFP. Ses conseils n'ont pas souhaité s'exprimer.
"M. Nicolas Sarkozy est actuellement entendu en interrogatoire de première comparution par les magistrats instructeurs dans le cadre de l'information judiciaire ouverte en mai 2021" après la rétractation de l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine, a confirmé à l'AFP une source judiciaire.
"Sa convocation porte sur les chefs de recel de subornation, association de malfaiteurs en vue de la préparation d'escroqueries en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de la corruption de personnels judiciaires étrangers", a précisé cette source.
Selon la teneur de ses déclarations devant le magistrat instructeur et l'appréciation qu'en fera celui-ci, M. Sarkozy pourrait ressortir de cet interrogatoire mis en examen (inculpé) ou sous le statut moins incriminant de témoin assisté, qui lui donne un accès au dossier tout en excluant un procès le concernant.
Cet interrogatoire, qui pourrait durer plusieurs jours, était prévu du 12 au 14 septembre mais avait été repoussé.
L'ex-chef de l'État, qui a contesté toute participation aux faits, est suspecté d'avoir donné son aval ou laissé faire plusieurs personnes qui auraient tenté d'escroquer la justice pour le disculper dans le dossier libyen, qui sera, lui, jugé début 2025.
Fin 2020, M. Takieddine était revenu sur ses accusations en affirmant à des médias français que Nicolas Sarkozy n'avait en fait bénéficié d'aucun financement de Mouammar Kadhafi. Il avait à nouveau changé de version deux mois plus tard.
Soupçonnant que cette volte-face ait pu être téléguidée et rémunérée pour disculper Nicolas Sarkozy, la justice française avait ouvert une enquête notamment pour subornation de témoin, association de malfaiteurs et escroquerie en bande organisée.
Outre M. Sarkozy, la justice soupçonne au moins neuf protagonistes d'avoir participé, à des degrés et moments divers, à cette opération.
L'agenda judiciaire de M. Sarkozy, qui promeut actuellement son dernier livre "Le temps des combats", est très chargé.
Outre le procès du financement libyen, il sera jugé en novembre en appel dans le dossier "Bygmalion".
Dans une autre affaire, celle dite "Bismuth", le Conseil constitutionnel a ouvert jeudi la voie à un éventuel nouveau procès pour raisons procédurales.
"Je suis propre", avait assuré début septembre M. Sarkozy, interrogé sur l'ensemble de ces mises en cause judiciaires.