La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a souligné l'importance des relations entre la Turquie et l'UE et a défini des priorités communes en matière de coopération, lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, à Ankara.
Exprimant d’abord ses condoléances aux victimes de l'incendie d'un hôtel en Turquie, Kallas a rappelé le rôle central de la Turquie en tant que partenaire essentiel de l'UE, notamment en matière de sécurité.
"Notre partenariat économique est plus fort que jamais et il existe un immense potentiel de coopération dans les domaines du commerce, de l'innovation et de la lutte contre le terrorisme", a-t-elle ajouté.
Kallas a reconnu les différences entre la Turquie et l'UE sur des questions telles que Chypre et les sanctions contre la Russie. "Nos objectifs communs constituent la base d'un dialogue et d'une coopération de haut niveau", a-t-elle souligné.
Elle s'est également montrée optimiste quant à l'avenir de la coopération entre la Turquie et l'Union européenne. "Notre partenariat a un potentiel énorme et j'ai hâte de le renforcer encore davantage", a-t-elle dit.
Hakan Fidan a affirmé de son côté que l’adhésion de Turquie à l’UE constituait un objectif stratégique pour le pays.
“Nous attendons de l’UE qu’elle propose une nouvelle approche qui renforcera le processus d’adhésion de la Turquie”, a-t-il réitéré.
Selon le ministre, “la politique identitaire, visant à obtenir des voix, a remplacé une politique étrangère rationnelle en Europe, ce qui a mis fin au processus d’adhésion de la Turquie à l’UE fondé sur le mérite”.
Cessez-le-feu à Gaza
En ce qui concerne Gaza, la cheffe de la diplomatie européenne a salué le récent cessez-le-feu comme une opportunité de paix, mais a appelé à des solutions à long terme.
"Nous avons besoin d'une paix durable", a-t-elle souligné. "Les Israéliens et les Palestiniens méritent une paix à long terme, et l'UE reste un fervent défenseur du peuple palestinien.”
Elle a également ajouté que l'Union augmentait son aide humanitaire et étudiait les moyens de redéployer sa mission dans la région.
L'assaut israélien a laissé Gaza en ruines et ses habitants déplacés, affamés et sujets aux maladies. En novembre dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a délivré des mandats d'arrêt à l'encontre du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et de son ancien ministre de la défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité à Gaza.
Israël fait également l'objet d'une plainte pour génocide devant la Cour internationale de justice (CIJ) en raison de la guerre qu'il a menée contre l'enclave.
Syrie, Ukraine
En ce qui concerne la Syrie, Kallas a souligné le potentiel et les risques liés à la chute du régime de Bachar al-Assad.
"Le peuple syrien a besoin d'un gouvernement qui représente toute sa diversité", a-t-elle affirmé, soulignant que l'UE était prête à assouplir les sanctions en fonction des actions du nouveau gouvernement.
Elle a salué les efforts de la Turquie pour accueillir les réfugiés syriens et a souligné l'importance de garantir les conditions d'un retour sûr et digne.
Assad, qui a dirigé la Syrie pendant près de 25 ans, s'est réfugié en Russie après que des groupes antirégime ont pris le contrôle de Damas le 8 décembre 2024, mettant ainsi fin au règne de sa famille qui durait depuis des décennies.
En ce qui concerne l'Ukraine, Kallas a réitéré l'engagement de l'UE envers Kiev.
Elle a rappelé que l'UE avait fourni un soutien de 134 milliards d'euros (environ 145 milliards de dollars), formé 75 000 soldats ukrainiens et imposé les sanctions les plus importantes de son histoire.