Fidan: "Les bonnes relations turco-chinoises contribueront à la paix et à la stabilité" / Photo: AA

Fidan s'exprimait lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue chinois, Wang Yi, ce mardi à Pékin.

"La Turquie et la Chine partagent des perspectives communes sur de nombreux sujets", a-t-il déclaré, ajoutant que les deux pays favorisent une approche plus juste du système international.

Le ministre turc des Affaires étrangères a poursuivi : "nous suivons de près l'évolution de la situation en Asie-Pacifique et ses répercussions géopolitiques. Nous pensons que les défis de l'Asie-Pacifique nécessitent un multilatéralisme efficace, des efforts de dialogue constructifs et une coopération fondée sur des priorités communes".

Question palestinienne

Fidan a également salué la solidarité de la Chine avec les Palestiniens et son soutien ferme à la solution de deux États.

"L'appel du président chinois, Xi Jinping, à la tenue d'une conférence de paix internationale globale et efficace pour une solution en Palestine est extrêmement important," a souligné le ministre turc.

En abordant les relations culturelles historiques entre les populations turques et chinoises, Fidan a rappelé que Kashgar et Ouroumtchi sont deux anciennes villes islamiques turques qui enrichissent le patrimoine culturel de la Chine.

"Ces villes jouent également le rôle de pont entre la Chine et le monde turc et entre la Chine et le monde islamique. Elles sont les symboles de notre amitié historique et de notre voisinage. L'unité des sociétés et des peuples est la plus grande richesse des États forts. Je tiens à dire que je serai très heureux d'être le témoin de la richesse historique et culturelle de ces régions," a-t-il déclaré.

Chaîne d’approvisionnement

Lundi soir, le ministre turc a également souligné l'importance cruciale de la coopération entre la Turquie et la Chine dans la protection de la chaîne d'approvisionnement mondiale.

Fidan a mis en lumière les contributions significatives des deux pays lors de son discours au Centre pour la Chine et la Mondialisation à Pékin.

Il a particulièrement insisté sur l'alignement stratégique du Corridor central avec l'Initiative Ceinture et Route (BRI) de la Chine et le projet de Route du Développement. Ce corridor, également connu sous le nom de Corridor trans-caspien Est-Ouest, constitue une route commerciale reliant la Turquie à la Chine en passant par le Caucase, la mer Caspienne et l'Asie centrale.

Selon le ministre turc, cette initiative offre une alternative terrestre d'environ 2 000 kilomètres plus courte que la route maritime entre l'Europe et l'Asie, réduisant ainsi le temps de trajet de 15 jours.

"Le Corridor central fournit un accès rapide et ininterrompu aux bassins de la mer Noire et de la Méditerranée, ainsi qu'à d'autres régions d'Europe et d'Afrique," a-t-il déclaré, soulignant les bénéfices économiques et logistiques de cette route.

Coopération sino-turque

Les deux pays partagent également des relations historiques et culturelles profondes. Fidan a rappelé les échanges culturels et commerciaux facilités par la Route de la Soie historique, citant notamment l'envoi par les Ottomans de fusils en Chine, un exemple précoce de transfert de technologie.

Depuis l'établissement de relations diplomatiques en 1971 et l'élévation de ces relations au niveau de "coopération stratégique" en 2010, la Turquie et la Chine ont vu leurs échanges commerciaux atteindre de nouveaux sommets.

En 2023, le volume des échanges bilatéraux a dépassé 48 milliards de dollars, un record. Malgré un déséquilibre commercial en faveur de la Chine, Fidan a souligné l'importance de trouver de nouveaux domaines de coopération pour équilibrer le commerce bilatéral.

"La position géostratégique de la Turquie, ainsi que nos liens commerciaux étendus, offrent un accès libre et facile à un marché d'environ 1,5 milliard de personnes," a-t-il ajouté.

Enjeux géopolitiques

Fidan a également abordé les défis géopolitiques actuels, notamment le conflit en Ukraine et la crise humanitaire à Gaza. Il a souligné les efforts de la Turquie pour sécuriser un cessez-le-feu à Gaza et prévenir l'extension du conflit à d'autres régions. En collaboration avec la Chine, la Turquie soutient la nécessité d'un État palestinien indépendant basé sur les frontières de 1967.

En ce qui concerne la guerre entre la Russie et l'Ukraine, le ministre turc a réaffirmé l'engagement de la Turquie à utiliser les canaux diplomatiques pour rechercher une résolution pacifique au conflit.

"Mettre fin à la guerre Russie-Ukraine par un cessez-le-feu et parvenir à un accord de paix durable et équitable est l'une de nos priorités de politique étrangère", a-t-il souligné.

La lutte contre le terrorisme reste une priorité pour la Turquie. Le ministre turc a détaillé les efforts d'Ankara pour éliminer des groupes terroristes comme Daech, le PKK et le FETO, en utilisant des moyens militaires, économiques et diplomatiques. Il a jeté la lumière sur les attaques continues du PKK depuis l'Irak et la Syrie, affirmant la détermination de la Turquie à maintenir la sécurité régionale

TRT Afrika et agences