"Nous sommes heureux de l'atmosphère positive qui règne ces derniers temps dans les relations turco-américaines", a déclaré le Chef de l'Etat turc, dimanche, à des représentants de groupes de réflexion américains lors d'une table ronde à New York.
Arrivé aux États-Unis samedi, Erdogan s'adressera mardi à la 79e session de l'Assemblée générale des Nations unies.
"Nos divergences d'opinion avec l'administration américaine sur certaines questions concernant notre sécurité nationale persistent", a cependant souligné le président.
La Turquie reproche depuis longtemps aux États-Unis sa collaboration avec le PKK et ses ramifications en Syrie et en Irak sous prétexte de lutter contre le groupe terroriste Daech.
Ankara estime qu'il est absurde d'utiliser un groupe terroriste pour en combattre un autre.
En ce qui concerne les relations économiques, Erdogan a déclaré que le volume des échanges bilatéraux avec les États-Unis a dépassé les 30 milliards de dollars en 2023.
"Nous pensons pouvoir porter ce chiffre à 100 milliards de dollars", a-t-il ajouté.
En ce qui concerne la prochaine élection présidentielle aux États-Unis le 5 novembre, Erdogan a indiqué que la Turquie suit de près la course entre la vice-présidente et candidate démocrate Kamala Harris et l'ancien président et candidat républicain Donald Trump.
"Quel que soit le président issu des élections, notre vision de l'Amérique et notre dialogue de haut niveau dans nos relations ne changeront pas", a-t-il assuré.
"Le gouvernement Netanyahu tente par tous les moyens d'étendre la guerre à la région"
Le président turc a ajouté qu'ils suivaient le massacre de Gaza depuis le 7 octobre avec "le cœur qui saigne".
Il a déploré que les femmes et les enfants comptent pour deux tiers des plus de 41 000 civils gazaouis qui ont perdu la vie dans les attaques israéliennes.
"Il y a une catastrophe humanitaire à Gaza. 1,9 million de personnes sont déplacées. A Gaza, 70 % des sources d'eau et 75 % des boulangeries ont été détruites, 95 % des centres de santé ont été partiellement ou totalement endommagés, 150 000 maisons ont été complètement détruites, 200 000 maisons ont été partiellement détruites et 80 000 maisons sont devenues inhabitables. Il est pratiquement impossible d'accéder à des sources d'eau potable. Les maladies telles que l'hépatite, la polio et la dysenterie ont atteint des niveaux effrayants", a-t-il dénoncé.
Et d'ajouter que seul un quart de l'aide dont la population a un besoin urgent a été autorisé à entrer dans ce territoire où les habitants sont menacés non seulement par les bombes, mais aussi par la faim, le manque de médicaments et la soif.
Affirmant que la garantie d'un cessez-le-feu permanent et l'acheminement sans entrave de l'aide humanitaire sont des priorités, Erdogan a conclu :
"Le gouvernement Netanyahu tente par tous les moyens d'étendre la guerre à la région. Nous disons à chaque occasion qu'il ne faut pas lui donner l'occasion de le faire. La communauté internationale doit intensifier la pression sur Israël."