Le Président de la République de Türkiye, Recep Tayyip Erdogan, a renouvelé son appel en faveur d'une refonte totale du système mondial, affirmant qu'il n'existe actuellement aucun mécanisme institutionnel dans le monde capable de défendre les opprimés, stopper les oppresseurs et mettre fin à l'oppression".
Le Chef de l'Etat turc a pris la parole, vendredi, lors du Sommet Albaraka sur la Finance Islamique, à Istanbul.
Il a d'abord fait un constat amert de la situation mondiale et du système international.
"Le chaos est devenu la couleur du monde. Le système international a perdu son équilibre", a déclaré le président turc.
Il a notamment indiqué que la justice en matière de revenus s'est détériorée dans le monde.
"L'inégalité de richesses dans le monde est à son apogée. 1% des plus riches dans le monde possèdent pratiquement la moitié de l'ensemble de la richesse mondiale".
Et d'ajouter: "Nous devons admettre que ce système (capitaliste), qui fragilise davantage les plus fragiles et appauvrie les plus pauvres, ne peut être régler nos problèmes".
Changer le système
Mais pour le leader turc, le système mondial n'est pas seulement en faillite sur les questions financières et économiques.
"En tant que Türkiye, nous attirons l'attention sur cette situation depuis longtemps. Nous disons que le système mondial devrait être revu, avec toutes ses composantes, en accord avec les réalités d'aujourd'hui. Notre détermination à ce que le monde soit plus grand que 5 montre qu'il y a un besoin urgent de changer le système. Avec la guerre Russie-Ukraine et le génocide de Gaza, c'est devenu inévitable. Aujourd'hui, alors que le monde est devenu un gigantesque village, les frontières et les distances ne peuvent plus nous protéger", a-t-il défendu.
Et de poursuivre: "Les massacres commis par Israël sous les yeux du monde entier depuis environ 8 mois ont ébranlé la confiance dans les institutions existantes. La gestion déformée des pays responsables du maintien de l'ordre dans le monde, en particulier le Conseil de sécurité des Nations unies, est une fois de plus clairement apparue. Actuellement, il n'existe aucun mécanisme institutionnel dans le monde pour protéger l'opprimé, arrêter l'oppresseur et prévenir l'oppression. Les institutions que l'on nous explique depuis des années présentent une grande faiblesse."
Recep Tayyip Erdogan a ainsi dénoncé l'aveuglement des "élites mondiales" sur ces dysfonctionnements.
"Si des gens meurent en Afrique malgré toutes les ressources du sous-sol, si le sang continue de couler en Syrie et au Yémen, si des dizaines de personnes sont massacrées à Gaza, si des milliers de voyageurs de l'espoir rendent leur dernier souffle dans les déserts chaque année, personne ne peut se sentir en sécurité et personne ne peut reposer sa tête sur son oreiller la nuit. Là où il n'y a pas de sécurité, il ne peut y avoir de démocratie et de liberté. Les élites du système mondial ignorent ce tableau", a-t-il lancé.
Le Chef de l'Etat turc a profité de l'occasion pour renouveler son appel à la coopération mondiale sur ces sujets.
"Nous devons tous ensemble œuvrer pour un système plus équilibré, plus juste et plus inclusif", a-t-il dit.
Pont commercial et humain
Pour conclure, Erdogan a mis en avant le rôle et la position de la Türkiye dans le nouvel ordre financier, commercial et économique qui doit voir le jour.
"La Türkiye, qui le long de l'histoire a joué le rôle de pont commercial et humain entre l'Orient et l'Occident, joue aussi ce rôle entre les marchés financiers".
Le Centre financier d'Istanbul, que la Türkiye a inauguré l'année dernière, est devenu un symbole des efforts et de la vision du pays, a-t-il ajouté.
Erdogan a déclaré que les investisseurs internationaux avaient confirmé qu'Istanbul avait un grand potentiel dans le domaine de la finance et de la finance islamique.
"Ce sommet soutiendra, je l'espère, nos efforts pour élever la position d'Istanbul en tant que centre financier régional au niveau mondial", a-t-il terminé.