"Si l'on attend de la Turquie qu'elle réponde aux attentes de Stockholm en matière de candidature à l'OTAN, Stockholm doit faire sa part dans la lutte contre le terrorisme avant le sommet de l'OTAN de Vilnius", a déclaré le Président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan aux journalistes qui l'accompagnaient lors de son vol retour de Bakou, la capitale de l'Azerbaïdja
Il a notamment évoqué plusieurs sujets de la politique étrangère de son pays.
"Le sommet de l'OTAN se tiendra à Vilnius. J'espère y assister, sauf événement extraordinaire", a déclaré Recep Tayyip Erdogan.
Le président turc a tenu, à cette occasion, à rappeler la position d'Ankara qui n'entend pas, tant que Stockholm ne remplit pas toutes ses obligations, se plier aux pressions de certains alliés qui souhaitent voir la question de l’adhésion de la Suède réglée avant ce sommet.
"Les attentes de la Suède ne signifient pas que nous répondrons à ces attentes. Pour que nous puissions répondre à ces attentes, il faut d'abord que la Suède fasse sa part", a-t-il réaffirmé.
Erdogan a rappelé qu'il avait rencontré le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, à Istanbul au début du mois de juin.
"Ce que nous lui avons dit, c'est ceci : Si vous attendez de nous que nous répondions aux attentes de la Suède, il faut d'abord que la Suède mette fin aux agissements de l'organisation terroriste PKK sur son sol. Alors que nous exprimions cela à M. Stoltenberg, au même moment, malheureusement, des terroristes manifestaient à nouveau dans les rues de Suède", a-t-il rappelé.
Dans ce contexte, Erdogan a appelé Stockholm à renforcer les forces de police afin d'empêcher les terroristes du PKK d'opérer en Suède.
"Que font les forces de police ? Le travail des forces de police est de les arrêter. ...Les lois et les constitutions accordent déjà des droits aux forces de police. Utilisez ces droits. Si vous ne les utilisez pas, vous ne pouvez pas nous demander de valider l'entrée de la Suède dans l'OTAN'.
"Nous ne pouvons accepter cela (l'adhésion de la Suède) sans définir où se trouve le socle de la lutte contre le terrorisme dans l'OTAN", a-t-il encore assuré.
Dans ce contexte, la quatrième réunion du mécanisme conjoint permanent entre la Turquie, la Finlande, la Suède et l'OTAN a débuté mercredi à Ankara, la capitale turque. Cette réunion précède le sommet des dirigeants de l'OTAN qui se tiendra à Vilnius, en Lituanie, les 11 et 12 juillet.
Le Corridor de Zengezur
Concernant sa visite en Azerbaïdjan, le Président turc a insisté sur l'importance pour la région de mettre en place incessamment le Corridor de Zengezur, qui liera la Turquie et l'Azerbaïdjan par voie terrestre.
Erdogan a, d’autre part, expliqué que les obstacles actuels ne sont pas liés à l'Arménie, mais à l'Iran, saluant au passage la participation du Premier ministre arménien, Nikol Pashinyan, à la cérémonie d'investiture à Ankara.
"Cette posture de l'Iran nous attriste nous et l'Azerbaïdjan", a-t-il déclaré, invitant Téhéran à changer d'approche sur le sujet.
Les relations avec l'Occident
"Nous n'avons pas dans nos principes celui d’une confrontation entre l’Orient et l’Occident. Nous sommes aussi proches de l'Occident que de l'Orient", a expliqué le dirigeant turc concernant la vision de la Turquie pour l'avenir.
"Dans chacune de nos initiatives pour la paix et la stabilité régionales et mondiales, nous souhaitons user du dialogue et de la diplomatie", a-t-il conclu.