Par Jacques Matand'
Un saut validé à 17,64 mètres à Budapest, en Hongrie, au championnat du monde d’athlétisme. Hugues Fabrice Zango, Burkinabè, vient de conclure son cinquième essaie lundi 21 août et s’arroge l’or avec le titre de Champion du monde du triple saut. Il devance Lazaro Martinez et Cristian Napoles, deux cubains.
"Être champion du monde est un objectif qu’on poursuit, mon équipe et moi, depuis 2019 quand on a commencé à monter sur les podiums. Être champion du monde aujourd’hui, c’est une immense fierté pour moi parce que c’est une consécration qui vient récompenser mes efforts menés durant toutes ces années. C’est le plus haut titre de l’athlétisme. Cela montre qu’on peut atteindre la pointe de l’épée", se félicite Hugues Zango.
L’athlète trentenaire est arrivé en Chine ce lundi 28 août dans le cadre de la prochaine Diamond League. Il savoure encore sa victoire qu’il voudrait présenter en exemple à la jeunesse, et à la jeunesse africaine en particulier.
"Être champion du Monde aujourd’hui montre aux jeunes africains que c’est possible. Cela demande beaucoup de travail et de discipline. Cela voudrait aussi dire que les jeunes n’ont pas d’excuses. C’est un message pour leur dire qu’ils peuvent croire en leurs rêves et les atteindre. Ils peuvent atteindre des sommets dans le monde. Mon équipe et moi avons travaillé pour devenir champion. C’est ce que j’étais venu chercher à Budapest et nous l’avons obtenu", insiste Zango, Paris 2024 dans un coin de la tête.
Le chemin pour arriver à ce titre a été long pour cet ingénieur en génie électrique. Il a dû trouver les moyens pour poursuivre son rêve de devenir ingénieur sans sacrifier le sport. A l’automne prochain, il se prépare à la soutenance de son doctorat et a le regard tourné vers les jeux olympiques de Paris, son prochain objectif.
Paris, prochaine cible
"Le prochain grand objectif après Budapest, c’est Paris 2024. Je voudrais monter sur les toits de Paris et remporter l’or olympique. C’est le plus gros défi qui me reste à valider", confie Hugues Fabrice Zango.
Lorsqu’il commence l’athlétisme à la fin de son terminal, le jeune Zango vit des fortes émotions et veut aller le plus loin possible. Au Burkina Faso, il peine à combiner sport et études.
"Quand on voit d’où on vient, moi et d’autres athlètes africains qui prennent des médailles mondiales, cela est le prix de beaucoup de sacrifices. Mentalement, il faut se préparer à atteindre des sommets, avoir toujours l’espoir que cela va arriver. Et en parlant d’espoir, je crois que l’espoir est comme un muscle. Il doit se travailler et s’entretenir. Il faut toujours nourrir son espoir d’arriver plus haut, là où on voudrait aller", explique Hugues Fabrice Zango.
Il est conscient d’être attendu dans la capitale française, ville hôte des prochains J.O, comme étant parmi les favoris. Il met donc un point d’honneur à sa préparation avant Paris 2024. « La saison n’est pas encore finie », glisse-t-il, entre deux rires, de champion du Monde du triple saut.