Par Christian Mulumba Kalumba
Trois matches étaient au programme pour la première journée du championnat de Ligue 1 congolaise : L’As Simba devait disputer son premier match contre le TP Mazembe au stade Diur dans la province du Maniema, FC Les Aigles du Congo devait accueillir le FC Maniema union tandis que L’Etoile du Kivu devait croiser le fer avec La Concorde de Kaditu.
Mais ces rencontres ont été ajournées et aucune nouvelle date n’a été communiquée par la Ligue nationale de football (LINAFOOT).
Pour cause, le ministre congolais des Sports et Loisirs, François Kabulo a sorti un arrêté, lundi dernier, ordonnant à l’ensemble des gouverneurs de provinces de fermer les stades publics.
La RDC ne compte qu’un seul stade privé, celui appartenant au TP Mazembe à Lubumbashi, dans le sud-est du pays.
La crise couve
Le ministre avait demandé à la Fédération congolaise de football association (FECOFA) et la LINAFOOT de proposer un nouveau format beaucoup plus inclusif, s’alignant ainsi sur la volonté de l’Association des présidents de clubs.
Après concertations, les deux organes se sont accordés sur un format qui comportera « deux groupes avec des play-off », insuffisant pour le ministre Kabulo et les dirigeants des clubs qui exigent la création d’un troisième groupe, sans quoi le championnat ne pourra pas redémarrer.
Chose inadmissible pour la FECOFA qui instruit à la LINAFOOT de démarrer l’édition 2023-2024.
Mécontent de l’attitude de l’instance dirigeante du football congolais, François Kabulo décide alors d'agir.
"Il vous est demandé de n’organiser aucune activité de quelque nature que ce soit dans les installation sportives étant donné que ces installations sportives sont en cours de réhabilitation pour leurs conformités exigées par les instances sportives internationales", a écrit le ministre dans sa correspondance adressée le 21 août aux gouverneurs de province.
Le pays encourt des sanctions de la FIFA si cette brouille perdure. L’instance dirigeante du football mondiale a, dans le passé, sévi contre plusieurs pays, après l’intrusion de la politique dans les affaires sportives.
Quid du stade des Martyrs ?
Depuis sept (7) mois, le stade des Martyrs de Kinshasa n'accueillait plus les matches internationaux. A l'instar de plusieurs autres stades du continent, le temple du football congolais ne remplissait pas un certains nombres de critères édictés par la Confédération africaine de football (CAF).
Dans un courrier adressé le 9 février dernier à la FECOFA, la CAF a évoqué des insuffisances dans les tribunes, dans les vestiaires des joueurs et des arbitres, ainsi que les installations pour la presse.
L'instance faîtière du football continental, a aussi souligné, le manque de sécurité autour de l'enceinte sportive.
L'inspecteur de la Caf, l’Ougandais Yvan KINTU de passage à Kinshasa du 6 au 8 aout, a constaté le renouvellement de l'aire de jeu, des bancs de touche, des vestiaires des joueurs et ceux des arbitres en passant par les toilettes, la salle de conférence de presse, la tribune de presse, ainsi que le centre média.
Le stade des Martyrs s'est même doté pour la première fois d'une salle de contrôle antidopage de "grande qualité".
Tous ces changements ont permis à la FECOFA d'obtenir une dérogation pour le match qui opposera la RDC au Soudan.
Mais pour obtenir une homologation définitive et sortir le stade des Martyrs de la liste rouge de la CAF, la RDC doit aménager une entrée spéciale VIP et média, des tourniquets pour les 24 entrées du stade, des caméras de surveillance à l'intérieur et à l'extérieur du stade, ainsi que des parkings privés réservés aux médias.
L'épée de Damoclès reste donc suspendue au-dessus du stade des Martyrs de Kinshasa.