Par
Hamisi Iddi Hamisi
Dans les ruelles étroites de l'île d'Unguja, au large de la Tanzanie, les visiteurs sont accueillis par des jeunes femmes assises sur des porches avec leurs outils de peinture au henné.
L'art ancestral de la peinture corporelle au henné est devenu une source de revenus après que leur projet d'études supérieures a été interrompue par la pauvreté.
Leurs motifs floraux sont un must pour les visiteurs de ce centre touristique de l'océan Indien.
Dans la région de Mji Mkongwe, des jeunes femmes comme Zuwena Abdallah racontent comment elles ont commencé à peindre au henné dès l'école secondaire, selon une tradition qui se transmet de génération en génération.
Après ses examens de fin d'année et sans perspectives d'études, elle a eu recours à cette forme d'art introduite sur l'île il y a plusieurs siècles par des marchands arabes.
"C'est alors que j'ai décidé de faire de la peinture au henné un travail qui me permet de gagner de l'argent pour aller à l'université", a déclaré Zuwena à TRT Afrika.
Elle explique que son activité dépend fortement de la présence de touristes sur l'île. Son revenu mensuel moyen est d'environ 120 dollars.
"Lorsque j'ai terminé mes études, je me suis lancée dans le henné parce que je n'avais pas d'argent pour aller à l'université", explique Zuwena.
Elle fait partie des nombreuses femmes originaires de différentes régions de la côte de l'océan Indien qui sont employées comme peintres au henné et décoratrices de mariage.
Le talent
La lutte de la Tanzanie contre le chômage des jeunes a entraîné une vague importante de jeunes gens qui ont appris l'art de la peinture au henné pour gagner un revenu. Les formations sont souvent dispensées par des particuliers, mais des institutions ont également été créées pour développer les talents en matière de peinture au henné.
Hassan Kimbwembwe, directeur de Helping Hand for Relief and Development Tanzania (HHRD), explique que les jeunes utilisent également la peinture au henné comme moyen d'accumuler du capital pour démarrer d'autres activités.
Lorsqu'un jeune connaît différents domaines, il peut aider d'autres jeunes à s'installer à leur compte", explique Biban Dewji, professeur de henné au centre.
Les étudiants assidus peuvent apprendre l'art en deux mois, mais d'autres mettent jusqu'à un an.
Des effets sur la santé ?
On dit qu'une combinaison de poudre de henné, de citron et d'eau a pour effet de favoriser la pousse des cheveux, bien que cela n'ait pas été prouvé scientifiquement.
Les dessins au henné sont similaires aux tatouages, mais ils s'estompent au bout d'un certain temps.
Depuis des siècles, la peinture au henné est un élément important du maquillage des femmes sur la côte est de l'Afrique. La demande augmente lors des mariages et des festivités religieuses dans cette région dominée par les musulmans.
Cette forme d'art semble gagner en popularité grâce à l'apparition de motifs floraux qui reflètent la créativité des temps modernes.
