Par Firmain Eric Mbadinga.
Un coach de vie peut-il vous guider vers le succès ou le bonheur ? Un nombre croissant d'utilisateurs de médias sociaux en Afrique le croient et se tournent vers des coachs de vie autoproclamés pour améliorer leur vie professionnelle et personnelle.
Le coaching de vie est une activité aux multiples facettes, qui s'étend à tous les domaines possibles du bien-être physique et spirituel. Mais les médias sociaux lui ont permis de prendre son essor, en augmentant la portée, le statut et la rétribution financière des coachs de vie.
Ces personnalités jouissent d'un nombre considérable de followers sur Instagram, Facebook, YouTube et TikTok. Et grâce à la monétisation de leurs comptes, la présence active sur les médias sociaux détermine la manière dont ces coachs sont rémunérés.
Toutefois, le modèle économique du secteur soulève des questions quant à la qualité et à la véracité de certains contenus.
Des pratiques contraires à l'éthique
En plus d'alimenter les controverses et de faire le buzz, certaines des solutions proposées par les coachs de vie rendent leurs adeptes vulnérables aux pratiques non éthiques, à la désinformation et à l'escroquerie.
Certains analystes affirment que les coachs qui parlent de domaines aussi techniques et complexes sur le plan scientifique pourraient promouvoir des connaissances incomplètes et répandre des informations erronées parmi leurs adeptes.
Accréditation professionnelle
Selon les analystes, il est nécessaire de réguler ce domaine, en renforçant la vérification des coachs de vie par des organismes d'accréditation professionnelle.
Coach et entrepreneur fintech, Sylvère Boussamba est une personnalité populaire dans le domaine des technologies informatiques. Dès l'âge de 11 ans, il a commencé à maîtriser la programmation informatique et, quelque 40 ans plus tard, il s'est établi en tant qu'entrepreneur à Libreville, au Gabon.
Bien que son audience sur les médias sociaux semble modeste par rapport à d'autres coachs de vie, Boussamba n'en est pas moins un coach qualifié et certifié. Il se concentre principalement sur le coaching personnel, le coaching professionnel et le coaching numérique.
J'ai suivi une formation à l'Académie John C. Maxwell aux États-Unis. J'en suis ressorti avec une certification de coach, de formateur et de conférencier", explique-t-il.
On ne cesse jamais d'apprendre sur soi, sur les autres, sur ce qui se passe dans le monde, sur les nouvelles techniques et les nouvelles compétences, qu'elles soient techniques, non techniques ou méta. Je consacre donc une partie de mon temps à l'apprentissage. J'apprends sur différentes plateformes. Je me suis inscrit à un programme de mentorat pour affiner et ajuster ma propre façon de travailler", a ajouté M. Boussamba.
TRT Afrika a contacté certains des coachs de vie les plus renommés dans les pays d'Afrique francophone pour discuter de la nécessité de normes et d'accréditations dans le secteur. Certains ont refusé de faire des commentaires pour des raisons personnelles.
Cirille Nyeck, diacre catholique et coach certifié du Cameroun, fait partie de ceux qui ont accepté de s'exprimer sur le sujet. Pour lui, on ne s'improvise pas coach de vie.
Le coaching est un accompagnement personnalisé et structuré visant à atteindre un objectif. L'objectif et le rôle du coach est d'accompagner le coaché dans ce processus afin qu'il détermine un objectif qui dépend de lui, un objectif écologique, c'est-à-dire qui prend en compte les conséquences positives et négatives", explique-t-il.
Nyeck est un programmeur neuro-linguistique qui travaille actuellement sur une thèse en sciences politiques.
Selon lui, le client possède en lui toutes les ressources pour atteindre ses objectifs.
"Le coaching est une profession qui exige de grandes qualités et compétences humaines. Pour cela, il faut être formé et bien formé", ajoute-t-il.
Monétisation des médias sociaux
Parmi les stratagèmes utilisés par les coachs de vie pour rentabiliser leur présence sur les médias sociaux, qu'ils soient qualifiés ou non, figurent l'ouverture de comptes YouTube, Facebook ou TikTok en dehors de l'Afrique afin d'être mieux rémunérés par les plateformes.
Sur TikTok, par exemple, les vidéos doivent être vues au moins 100 000 fois et les comptes des créateurs doivent avoir des milliers d'abonnés pour gagner de l'argent.
Des conditions de ce type conduisent certains coachs de vie créateurs de contenu à privilégier le volume au détriment de la qualité du contenu de leurs vidéos, selon les analystes.
Parmi les mots clés de leurs diffusions, on trouve "tapez, commentez et partagez le live" - des mots répétés à l'intention de leurs abonnés.