Initiation à la saponification

Par Firmain Eric Mbadinga

Les veuves de Bamako, la capitale du Mali, trouvent un nouveau sens à leur vie et s'engagent sur la voie de la réussite grâce aux efforts d'un entrepreneur local.

L'homme d'affaires Boubou Dabo dirige une entreprise de fabrication de savon dans le quartier de Garantibougou Nerecoro, mais outre la recherche du profit, ce jeune homme de 30 ans s'attache également à développer un sentiment de solidarité communautaire.

Au moins une fois par mois, l'entrepreneur franco-malien partage les secrets de la fabrication du savon avec des veuves afin de les doter de compétences susceptibles de les sortir de leur situation financière précaire.

Des jeunes et d'autres personnes intéressées sont également associés à l'initiative.

La demande de savon à prix abordable reste élevée au Mali, selon l'entrepreneur.

Répondre à la demande

Qu'il soit liquide, en poudre ou solide, le savon est un élément essentiel de la vie. Au Mali, pays de plus de 20 millions d'habitants, la demande en savon reste élevée tout au long de l'année.

Pour répondre à cette demande et réduire la dépendance du pays à l'égard des importations de savon, des entrepreneurs comme Boubou Dabo font partie de ceux qui comblent le vide.

Son entreprise s'appelle Savon Kaarta, en référence à sa communauté et à sa région, située entre Kayes et Bamako, la capitale du Mali.

"Je suis fier de donner à mon entreprise le nom de cette localité qui présente une grande diversité de cultures et de valeurs", déclare Boubou Dabo.

Développer une marque

Boubou Dabo produit toutes sortes de savon

Dabo a appris les ficelles du métier dans un centre de formation professionnelle. Après six ans d'activité, il a réussi à développer sa marque pour la production de toutes sortes de savon.

Il a également organisé des ateliers pour donner aux veuves de sa communauté la possibilité d'être employées ou de travailler à leur compte grâce à la fabrication de savon.

"Le savon, en tant que substance de base, est obtenu à partir d'un mélange d'huile de palme, d'eau, de soude caustique, de colorants et de parfums. La quantité de chaque élément dépend de la masse de savon que l'on veut obtenir. C'est donc la réaction chimique de tous ces éléments qui donne le savon, qui se présente en fait comme une pâte", explique Dabo.

Il a réussi à développer un réseau de clients dans les pays voisins, notamment au Sénégal, au Burkina Faso et en Guinée. Certains de ses savons sont vendus au Cameroun et en France.

Les stagiaires montrent leurs certificats après avoir terminé le cours de fabrication de savon.

Dabo explique qu'on lui a inculqué de nombreuses valeurs humaines durant son enfance, notamment l'importance de la solidarité avec les autres. Cela reste une force motrice importante, même dans son activité d'entrepreneur.

"Je suis heureux de pouvoir former et aider les personnes qui viennent me voir pour se former et entreprendre. Certaines d'entre elles ont créé leur propre entreprise de fabrication et de vente de savon et emploient plusieurs personnes".

"Ma conclusion est que nous devrions tous essayer d'apprendre, de contribuer à notre développement personnel et au développement du pays. La fabrication de savon est un secteur qui est actuellement très intéressant et très rentable", révèle l'entrepreneur.

Dans le cadre de son engagement envers sa communauté, Dabo fait du plaidoyer en faveur de ceux qui ont besoin d'aide et d'assistance de toutes sortes. C'est ainsi qu'il a parfois reçu des dons de matériel technique de la part de ses cercles sociaux en France.

TRT Afrika