Par Firmain Mbadinga
Parmi les pays qui reçoıvent le plus de devises, le Nigeria, le Ghana, le Kenya et le Sénégal viennent en tête.
Cette manne financière est si considérable qu'elle dépasse par exemple l'aide publique au développement reçue par l'Afrique, qui était de 35 milliards de dollars en 2021.
Ce n'est pas tout. L'ordre de grandeur de ces devises est tel qu'elles dépassent aussi les investissements directs étrangers en Afrique subsaharienne qui étaient de 88 milliards de dollars en 2021.
L'importance de ces capitaux devrait apporter un peu d'air à cette économie qui a été asphyxiée pendant la pandémie de COVID-19.
Les expéditeurs
Un adage bien connu de tous dit :'’l’argent ne tombe pas du ciel’’, et c’est bien le cas ici.
Ces membres de la diaspora qui envoient des fonds en Afrique résident notamment aux États-Unies dans les pays d’Europe, mais aussi ceux du golfe.
Les expéditeurs originaires des pays d'Afrique du Nord, établis dans les pays du golfe, en Europe et aux États-Unis, ont effectué pour ‘’46,6 milliards de dollars ‘’ de transferts d'argent.
En Afrique du Nord, l’Égypte arrive en tête grâce à une diaspora forte de 10 millions de personnes. Elle a transféré vers son pays en tout 29,1 milliards de dollars.
En Afrique de l’Est, la diaspora Kenyane se distingue, avec un record d’envois de 208 016 766,74 dollars en 2022.
Jean Aimé a quitté son pays, le Gabon, depuis plus quatre ans pour le Canada. Hier étudiant, aujourd'hui professionnel, le jeune homme à l'allure totalement artistique nous a confié qu'il envoie régulièrement au moins un tıers de son salaire à ses proches.
Au Sénégal, ces'’chercheurs d’or’’ sont appelés communément ‘’ Modou Modou’’ pendant qu’au Mali, on les appelle familièrement ‘’Tounkaranké’’. Quel que soit leur pays d’origine ou le nom qu’on leur attribue, ces pourvoyeurs de fonds disent assumer ce qui est, pour eux, un devoir.
Les bénéficiaires
Les fonds expédiés par les membres de la diaspora servent la plupart du temps à répondre aux besoins de la famille et des proches d’une part et d’autre par à financer des domaines comme l’immobilier ou l’agro-industrie.
Après une baisse de la masse des fonds constatée en 2019 avec la crise de la COVID-19, le nouveau rapport de la Banque Mondiale montre donc un embelli. La diaspora nigériane qui occupe la tête du classement africain a transféré pas moins de 19,8 milliards de dollars en 2022 contre 19,3 milliards de dollars de 2021.
En plus des proches qui bénéficient de ces fonds de façon directe, la Banque Mondiale jette aussı une lumière sur ‘’le marché des transferts de fonds".
L'institution estime que ces transferts engendrent une grande concurrence au niveau des banques africaines, des sociétés internationales de transferts d'argent, des opérateurs de fonds mobiles et des entreprises de Fine-Tech.
Cependant, la plupart de ces sociétés de transfert sont étrangères.
Avec une diaspora de plus de 30 millions de personnes et une reprise de l'activité économique favorisée par la fin de la COVID-19, on pourrait s’attendre à ce que le montant de 95,6 milliards de dollars de fonds transférés en 2022 soit très vite dépassé.